Echaudée par les révélations autour de l’affaire Michel Tomi, l’Union du peuple gabonais (UPG) entend se porter partie civile devant les juridictions françaises, si jamais les intérêts du Gabon venaient à être compromis à l’issue de l’enquête en cours.
Si la présidence de la République n’a toujours pas officiellement réagi aux écoutes téléphoniques dans le cadre de l’affaire Michel Tomi, l’Union du peuple gabonais (UPG) ne s’est pas fait prier pour se prononcer sur cette question. Dans un communiqué de presse publié le 27 mai courant, le président de cette formation politique rappelle que «la presse internationale vient de porter à la connaissance de l’opinion, une information relative à la mise sur écoute d’un homme d’affaires français, impliqué dans un réseau de grande corruption. Au nombre des personnalités touchées par ces écoutes, figure le chef de l’exécutif gabonais, Ali Bongo Ondimba, du fait d’une grande proximité de ce dernier avec ledit homme d’affaires».
Attachée à la moralisation de la vie publique, l’UPG invite ainsi «les autorités françaises à faire toute la lumière autour de cette affaire». «Sous la foi des conclusions qui résulteront de cette enquête, l’UPG se réserve le droit de se porter partie civile devant les juridictions françaises, dans le cas où les intérêts du Gabon et des Gabonais venaient à être compromis», a prévenu Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Les retranscriptions policières dont il est question révèlent, en effet, un vaste système de largesses en tout genre mis en place par Michel Tomi au profit du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et d’Ali Bongo : croisières sur des yachts, voyages en jets privés, séjours dans les plus grands palaces parisiens, transport en limousines, achats de costumes de luxe, de voitures, de lunettes, soins médicaux réglés rubis sur l’ongle…
Entre Michel Tomi et Ali Bongo, il est question d’affaires. Mais aussi de rendez-vous galant avec une hôtesse bulgare que l’homme d’affaires propose au président de la République. Ce sont toutes ces écoutes opérées pendant des mois qui ont abouti à la mise en examen de Michel Tomi pour «corruption d’agent public étranger» notamment. Un précédent dont prend acte Jean-de-Dieu Moukagni-Iwangou. Affaire à suivre donc…