Entre l’annonce d’un paiement tardif du 4e trimestre 2014 aux enseignants «oubliés» et celui du 1er trimestre 2015 pour certains ministères, le gouvernement veut se rattraper sur la Prime d’incitation à la performance (PIP).
Décidément, le gouvernement n’en a pas fini avec les difficultés liées à la Prime d’incitation à la performance (PIP). Alors que de nombreuses administrations bénéficiaires semblent de plus en plus contraintes de donner de la voix pour espérer bénéficier du paiement de ladite prime dans les meilleurs délais, d’aucuns, visiblement plus consciencieux, regrettent déjà leur patience et ruminent leur colère. Pour se prémunir d’une nouvelle grève générale au sein de l’administration publique, le gouvernement est récemment entré dans une opération de charme auprès des fonctionnaires. Objectif : rassurer et assurer les bénéficiaires du paiement imminent de cette prime.
Au ministère de l’Education nationale, une réunion a eu lieu le 26 mai dernier, au terme de laquelle Ida Reteno Assonouet s’est excusée auprès des représentants d’établissements scolaires en attente du paiement de la PIP du quatrième trimestre 2014. Prenant l’engagement de «peser de tout (son) poids», pour que la situation soit régularisée «dans la semaine en cours», elle s’est évitée un nouveau mouvement de colère des enseignants que d’aucuns considèrent comme des «oubliés» du gouvernement. Si la dizaine d’établissements oubliée avait déjà songé à un arrêt des cours pour fustiger l’injustice dont elle est victime, la ministre de l’Education nationale s’est engagée à faire parvenir, dès le 26 mai prochain et «quelle que soit l’heure», un courrier au Premier ministre pour lui dire : «J’ai rencontré les enseignants, qui sont prêts à repartir dans les salles de classe. Il faut que leur PIP leur soit payée dans la semaine, pour l’équité et pour permettre d’aller de l’avant. Parce que l’avenir de nos enfants en dépend, parce qu’(ils) le méritent et parce qu’(ils sont) des acteurs incontournables pour la clôture, dans de bonnes conditions, de cette année scolaire.» Des paroles adressées aux enseignants, qui fleurent bon la flatterie.
Dans le même ordre d’idées, après la transmission par la Commission interministérielle sur l’institution de la PIP, des premiers états de paiement comptant pour le 1er trimestre de l’année en cours, le ministère du Budget et des Comptes publics a annoncé, le 22 mai dernier, que le paiement sera effectif à compter du 29 mai prochain pour certaines administrations. Christian Magnagna a alors annoncé que les premiers servis seront les agents de la Primature et des ministères en charge du Commerce, de l’Enseignement supérieur, de la Fonction publique, de l’Economie ainsi que les agents des forces de police nationale. Rendez-vous est donc pris avant la fin du mois courant. Un nouveau retard devrait être peu apprécié par l’ensemble des bénéficiaires.