Une première audience correctionnelle publique s’est tenue le 26 mai courant dans la commune du nord de Libreville.
Près de deux ans après sa création, la commune d’Akanda est en passe de mettre sur pieds un instrument de traitement des litiges. Pour ce faire, la mairie de la jeune circonscription, en partenariat avec le tribunal de première instance de Libreville, a organisé le 26 mai dernier, sa première audience correctionnelle foraine. Initiée en vue de soulager les plaintes de nombreux habitants, l’audience s’est intéressée à 11 affaires liées aux délits plus ou moins mineurs. Pour les magistrats, il s’est agi de statuer sur des plaintes contre des violences et voies de fait, des dégradations et destructions de matériels privés, des faits d’escroquerie, de diffamation, d’injure publique, de nuisance sonore, de vol aggravé, en plus des affaires liée au défaut de carte de séjour.
Au sujet du dernier délit cité, réprimé par l’article 57 de la loi 16/88 du 30 décembre 1988, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville a attiré l’attention du maire et de ses adjoints. «Il est nécessaire d’aller sur le terrain, non seulement pour se rendre compte des réalités vécues par les populations mais surtout pour identifier les personnes vivants sur le territoire national sans titre de séjour, et d’en informer les autorités compétentes qui se feront le devoir de statuer sur leur cas», a lancé Sidonie Flore Ouwé à l’endroit des élus d’Akanda, qui ont promis tout mettre en œuvre pour faciliter le travail de la justice dans ce sens, et pour bien d’autres affaires. Un appel à la délation ? Curieux… Quoi qu’il en soit, la mairie d’Akanda a annoncé qu’une autre audience du même genre devrait se tenir dans un peu plus d’une semaine, alors qu’elle est appelée à régler de plus en plus de litiges fonciers. D’autant que deux des neuf affaires jugées ont été consécutives à la plainte pour «renversement des constructions d’autrui» et «dégradation de la propriété mobilière d’autrui».
Pour sa part, Sidonie Flore Ouwé, qui a appelé les élus à une «politique de proximité avec les citoyens», a déclaré que l’initiative est à considérer comme «une audience pédagogique». «C’est une dérogation au mode de travail habituel de notre juridiction», a-t-elle ajouté, avant d’affirmer que l’objectif de cette audience est de «faire connaître le fonctionnement de (sa) juridiction et d’apporter la justice auprès des populations situées hors de la juridiction de Libreville». Pour le procureur de la République, «l’intérêt de se rapprocher des populations, c’est de leur faire connaître leurs droits, pour qu’elles soient sensibilisées sur les comportements prévus et punis par la loi, et de permettre à ces populations de vivre en harmonie dans la société».