Les agents de Gabon Telecom ont levé leur mouvement d’humeur le 21 mai courant. Une décision qui coïncide curieusement avec l’arrivée imminente du monarque marocain à Libreville.
Après trois mois grève, les agents de Gabon Telecom ont levé leur mouvement le 21 mai dernier. La reprise des activités est effective depuis le 22 mai courant sur l’ensemble des départements de l’entreprise. A Libreville, un procès-verbal de conciliation, gage d’un nouveau tournant dans les négociations, a été signé par les employés et leur hiérarchie. Le Syndicat national des télécommunications (Synatel) a, semble-t-il, obtenu deux revendications sur trois. Il s’agit de la cession de 5% du capital de l’entreprise au personnel et l’harmonisation de la grille salariale. Cette dernière ne sera cependant effective qu’à partir de septembre, le staff dirigeant s’accordant une bonne marge de manœuvre. Le dernier point relatif au paiement d’une prime de mutualisation a, quant à lui, a été soumis à un avocat pour traitement. L’optimisme est donc de mise du côté des agents alors qu’il y a quelques semaines encore, la direction générale refusait catégoriquement d’entendre parler de ces revendications. Pourquoi un tel revirement ?
Pour de nombreux observateurs, il s’agit simplement d’un effet direct de l’arrivée imminente à Libreville de Mohamed VI, dont le pays, via Maroc Telecom, est actionnaire à Gabon Telecom à hauteur de 51%. Simple coïncidence ou volonté réelle des dirigeants de Gabon Telecom d’améliorer les conditions de vie et de travail de leurs employés ? En supposant que la visite à Libreville du monarque marocain soit pour quelque chose dans l’aboutissement de ce dossier, ce voyage tombe à pic. Et pour cause : en mars dernier, le Synatel justifiait le statu quo dans le traitement de ce dossier par le fait que l’Etat préférerait sauvegarder les intérêts marocains. «L’Etat préfère sauvegarder les intérêts marocains au Gabon (…) Alors que les revendications du Synatel relèvent du droit. Maroc télécom ne veut pas respecter les lois et règlements en vigueur dans notre pays», affirmait un syndicaliste. Tout est donc bien qui finit bien. Reste à savoir si le climat restera apaisé après le départ de Mohamed VI. Car, n’a-t-on pas coutume de dire que «le linge sale se lave en famille ?» Affaire à suivre donc…
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