En sommeil depuis près d’une décennie, le projet portant création et organisation du Fonds national pour le développement de la presse et de l’audiovisuel a récemment été examiné par les députés, qui ont auditionné le sénateur Ernest Ndassikoula.
Alors que le projet est en sommeil depuis décembre 2005, une récente proposition de loi modifiant et complétant des dispositions de celle portant création et organisation du Fonds national pour le développement de la presse et de l’audiovisuel vient de refaire surface, à la suite de l’adoption, le 21 mai courant, du rapport d’audition du sénateur Ernest Ndassikoula. Une initiative qui devrait permettre de fixer un cadre normatif à la subvention octroyée depuis quelques années aux médias par l’Etat. En proposant de revoir certaines dispositions de la loi 23/2005, les parlementaires se sont accordés sur l’inscription au budget d’une subvention de 500 millions de francs à la presse écrite et audiovisuelle pour «venir en aide aux organes et aux entreprises de presse privés qui éprouvent d’énormes difficultés à produire, compte tenu des coûts de production, d’exploitation et de distribution». Si rien n’a jusque-là été fait pour opérationnaliser ce fonds, une réflexion est en cours pour multiplier les sources de financement.
Pour les députés, qui se sont montrés favorables à l’exposé d’Ernest Ndassikoula, ce fonds devrait permettre de soutenir l’édition, l’impression, la distribution et l’acquisition des produits de presse écrite, numérique et audiovisuelle, la promotion des innovations dans le domaine des NTIC. Ainsi, la subvention de l’Etat, une contribution sur les taxes prélevées sur les autorisations d’émettre des médias étrangers sur le territoire et des taxes sur les produits dits de luxe, à l’instar des produits de la téléphonie mobile et des abonnements aux chaînes de télévision câblées.
Sur ce point, le sénateur, qui a proscrit l’idée d’une taxe sur les boissons alcoolisées ou le tabac pour financer le fonds d’aide aux médias, s’est interrogé sur les largesses accordées à certaines sociétés de télécommunication telles que TV-Sat et SatCon qui ne seraient pas assez taxées, bien que contribuant à l’aide sociale. «Actuellement, TV-Sat engrange énormément de bénéfices et peu de nationaux en bénéficient.
S’il est possible d’en tirer un maximum, cela contribuerait à renforcer le fonds national d’aide aux médias», a plaidé le parlementaire, qui a indiqué que le projet de loi «est ambitieux et répond à une préoccupation majeure : booster le secteur de la communication et l’améliorer afin de permettre aux Gabonais de perdre une part active au développement dudit secteur». Un développement qui, a-t-il affirmé, passe par la presse en ligne, secteur d’avenir. Gageons que ça marche.