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Dégradation de la note souveraine : Immongault en défenseur de la gouvernance économique et financière
Publié le vendredi 22 mai 2015   |  Gabon Review


Régis
© Autre presse
Régis Immongault, ministre de l’Economie


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S’il prend en compte la dégradation de la note souveraine du pays, le ministre de l’Economie se veut confiant. Il plaide pour la mise en œuvre de réformes visant à faire face aux contrecoups liés à la chute du cours du pétrole.

Comme en décembre dernier, le ministre de l’Economie s’est érigé en défenseur de la gestion des finances publiques, après que l’agence Fitch Ratings ait dégradé, le 8 mai dernier, la note souveraine du pays de BB- à B+ avec une perspective stable (lire par ailleurs «Perspectives de financement: Fitch Ratings abaisse la note du Gabon»). Un abaissement consécutif à la chute des cours du pétrole alors que, dans le même temps, Moody’s a maintenu la note souveraine du Gabon à Ba3 (l’équivalent de BB-).

«Cette décision nous rappelle l’importance et l’urgence des réformes que nous mettons en œuvre avec l’objectif d’asseoir la transformation de l’économie gabonaise sur des bases solides et de l’adapter au nouveau contexte, avec un cours du pétrole plus bas. Nous ne doutons pas qu’à terme toutes les agences de notation prendront la pleine mesure des actions que nous menons», a commenté Régis Immongault, relayé par l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Depuis octobre dernier, en effet, le gouvernement a entrepris des ajustements budgétaires considérables en ramenant, dans la loi de finances rectificative 2015, le prix du baril de 80 à 40 dollars, en retenant une hypothèse conservatrice pour le taux de change euro/dollar à 1,24, soit 530 francs et en effectuant d’importantes réductions des dépenses de fonctionnement et d’investissement.

Dans le même sens, il a également entrepris des réformes structurelles. Suivant les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), des investisseurs financiers porteurs de la dette gabonaise et des agences de notation, un fonds de stabilisation des revenus pétroliers et miniers a été créé. Il a pour objectif de constituer des réserves financières lorsque les cours des matières premières sont au-dessus d’un certain seuil et de les utiliser en cas de renversement du cycle.

Même si on en vient à s’interroger sur le rôle à venir du Fonds souverain de la République gabonaise et sur la pertinence de cette initiative, le fonds nouvellement créé est opérationnel depuis début mai. Il recevra cette année une large part des revenus pétroliers au-dessus de 40 dollars par baril. «Notre objectif est que ce fonds atteigne 500 millions de dollars au cours des quatre prochaines années et constitue ainsi une réserve de sécurité importante en cas de retournement des cours», a affirmé le ministre de l’Economie.

Selon lui, les autres réformes structurelles adoptées comprennent la rationalisation des dépenses, la budgétisation par objectif, la libéralisation des prix à la pompe pour l’essence et le gazole ainsi que l’amélioration du climat des affaires. «Ces réformes devraient avoir un impact rapide et nous permettront de donner tort à ceux qui critiquent la gestion des finances publiques au Gabon», souligne-t-il.

Pour Régis Immongault, «l’analyse des commentaires des agences de notation nous rappelle enfin l’importance de l’effort que nous sommes en train d’effectuer en matière de communication financière». Plusieurs décisions ont déjà été prises à ce sujet, notamment l’amélioration de l’outil statistique en coopération avec le Centre régional d’assistance technique du FMI (Afritac) ou encore la création de la direction des Prévisions et de la Prospective, dont le rôle est de publier régulièrement des prévisions et des notes de conjoncture.

Là encore on en vient à s’interroger sur le rôle futur de la direction générale de l’Economie. «Nous continuerons de rencontrer régulièrement nos investisseurs financiers afin de les tenir informés de la situation du pays et de ses perspectives», a annoncé le ministre de l’Economie, avant de conclure : «Les mesures courageuses que nous avons entreprises s’inscrivent dans la durée, et le potentiel de l’économie (…) (Elles) nous (permettront) de faire face aux critiques conjoncturelles».

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