Il s’est ouvert le 19 mai à Libreville, les travaux des Conférences d’économies structurelles, de performance et de budgétisation à l’initiative du Ministère du Budget et des Comptes publics. En ligne de mire, l’élaboration du Budget 2016 qui prendra en compte les difficultés économiques actuelles. Afin de mieux cerner les enjeux de ces assises, Jean Fidèle Otandault a ouvert les travaux avec un exposé sur les caractéristiques de la Budgétisation par objectif de programme (BOP).
La cérémonie d’ouverture des Conférences d’économies structurelles, de performance et de budgétisation s’est déroulée au Ministère du Budget et des Comptes publics en présence des Secrétaires généraux et Directeurs généraux de l’administration publique. Le ministre du Budget et des Comptes publics, Christian Magnagna qui a ouvert les travaux était assisté du ministre de la Fonction Publique Jean-Marie Ogandaga. Au cours de son propos liminaire, le ministre du Budget et des Comptes publics a indiqué que ces conférences permettront d’élaborer pour l’année 2016, « un budget réaliste qui tient compte de la conjoncture actuelle marquée par une baisse importante des recettes pétrolières, mais aussi des réformes mises en place pour une meilleure efficacité de la dépense ».
Prenant la parole dans le cadre de l’exposé inaugurale de ces travaux, Jean-Fidèle Otandault, Directeur général du Budget et des Comptes Publics, a rappelé que l’exercice budgétaire 2015 a sacralisé la BOP comme nouveau mode de gestion. En effet, « il y a quelque chose de novateur. C’est surtout le rôle d’ordonnateur. Aujourd’hui nous avons déconcentré ce pouvoir d’ordonnancement qui hier était conféré à une personne, le ministre du Budget, qui par délégation le confiait au Directeur général du Budget. Or, à travers la BOP, nous assistons à une déconcentration du rôle d’ordonnateur. Finalement, cette Direction générale du Budget accompagne le ministère sectoriel dans l’élaboration du budget, mais ne l’exécute plus. Donc nous préparons, et nous contrôlons l’exécution. Et cela est fondamental, car dans le passé, on préparait, on exécutait et on contrôlait ».
Pour Jean-Fidèle Otandault, « cette avancée historique dans le cadre de la sous-région est le fruit d’une démarche soutenue et organisée, reposant sur un certain nombre de facteurs clés. A savoir, une volonté politique sans faille, une adhésion des ministères sectoriels et la constitution d’une équipe pluridisciplinaire pour conduire la réforme ». L’exposé du Directeur général du Budget a démontré qu’il était plus que nécessaire aujourd’hui que les responsables de l’administration publique s’approprient ce mode de gestion qui pourrait à long terme permettre à l’Etat de faire des économies. Puisqu’en réalité, la BOP ne veut dépenser que pour ce qui est programmé et réalisable. A travers ce mode de gestion, « les éléphants blancs » ne seront plus qu’un mauvais souvenir.
Par ailleurs, au sortir de cet exposé, certains cadres ont insisté sur le caractère imprévisible de la gestion des affaires courantes de l’administration publique. Sur la question, l’orateur a tenu à rassurer ses collaborateurs, « il existe la réserve de précaution, qui est une enveloppe légale qui permet de répondre à des imprévus. Mais je ne voudrais pas qu’on se cache derrière une mauvaise programmation pour parler d’imprévus ». La balle est désormais dans le camp des ministères sectoriels qui devraient faire part de leurs projets qui intègrent la vision du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). La fin des travaux est prévue pour le 2 juin prochain.