Le président Alexandre Gandou est décédé le 13 Mai 2015 à Paris des suites de maladie.
Premier président de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), il a eu la lourde responsabilité de porter sur les fonds baptismaux, le marché financier régional de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
Cet éminent financier a mise en œuvre la décision des Chefs d’Etats de la CEMAC de doter la région d’un outil moderne de financement de l’économie pour compléter l’offre des banques.
Après sa nomination en 2003, il prend soin de s’entourer de cadres compétents pour l’aider à réussir sa mission. Aujourd’hui, il existe un corpus règlementaire encadrant l’organisation, le fonctionnement et la surveillance des opérations boursières en zone CEMAC. Cet environnement a suscité la vocation de certains acteurs qui se sont constitués et ont obtenu de l’autorité de régulation l’agrément leur permettant de réaliser des opérations boursières.
Il a ensuite mis sur pied, un accompagnement efficace pour aider ces acteurs à initier des opérations boursières, en faveur des Etats et de quelques entreprises privées par l’émission des emprunts obligataires. Sur une période de cinq années (2008/2012) de fonctionnement effectif du marché financier, 278 milliards FCFA de capitaux ont été levés.
La réalisation d’un tel édifice a, à bien des égards, nécessité des qualités d’entrepreneur, de la vision et de l’audace dans la conduite d’un tel projet ; puis de l’énergie, de la force de conviction, de l’habileté et de la persévérance dans sa réalisation. Autant d’atouts qu’a agrégés le président Alexandre Gandou.
Il a plaidé du mieux qu’il a pu pour l’intégration des deux marchés financiers de la CEMAC. Infatigable défenseur de la fusion des places boursières, il voulait que la logique économique de viabilité d’un marché financier régional intégré s’impose pour en assurer son essor. Mais les Chefs d’Etat de la CEMAC n’ont pas jusqu’à présent pris de décision sur la question.
Dès le début de sa mission et malgré l’adversité, il a imposé la dimension régionale de la COSUMAF en sillonnant chaque année tous les pays de la CEMAC pour essaimer la culture boursière au moyen de campagnes de sensibilisation et de vulgarisation portant sur les fondamentaux de la régulation financière et de la bourse des valeurs.
Plusieurs populations cibles ont profité de ces formations parmi lesquelles, on peut citer notamment les fonctionnaires du Ministère des finances de chaque pays, les dirigeants d’entreprises privées et parapubliques ainsi que les journalistes. Avec les journalistes, la COSUMAF avait forgé un véritable partenariat pour leur permettre de relayer les activités du marché financier. En contrepartie, ces journalistes, repartis dans tous les pays de la CEMAC, ont reçu des cours d’initiation sur les fondamentaux du marché financier.