Conscient des manquements et dysfonctionnements criards qui entachent la réputation des forces de police, les autorités viennent de décider de la mise en place du dispositif de caméras embarquées afin de séparer le bon grain de l’ivraie.
L’annonce de cette technologie qui se présente comme un outil capable de déceler les mauvais éléments des forces de police a été faite, le 15 mai 2015, par le général Jean Clotaire Thierry Oyé Nzué. «Le constat est connu. Les policiers ne renvoient pas toujours une bonne image par leur accoutrement négligeable, entretenu par leur état d’ivresse sur la voie publique, en plein service ou dans les bars vêtus de leurs uniformes», a-t-il fustigé.
Du fait du manque de professionnalisme de certains agents dans l’accomplissement de leurs missions, la perception du policier par le public demeure en effet dévalorisante. L’absence de courtoisie caractérisée par le tutoiement systématique des usagers interpellés ; la perte des documents des usagers interpelés, surtout les taximen ; la formation d’embouteillages à la suite de mauvais stationnements des véhicules interpelés ; le contrôle ciblé des véhicules à usage commercial avec encaissement d’amende sur place ; les amendes arbitraires ; le non-port des casquettes ou képis et des matricules par les agents, sont autant des griefs qui ternissent l’image de la corporation.
C’est pour mettre un terme à ces manquements devenus «ordinaires» qu’il est prévu la mise en place d’un numéro vert au bénéfice des populations et des caméras embarquées dans les véhicules de police, pour identifier et dénoncer ces agents qui se rendront coupables d’actes de corruption. «Désormais, l’obligation est faite aux policiers en service sur la voie publique de porter un numéro de poitrine, que l’on soit en treillis ou en chemisette», a souligné le commandant en chef des forces de police nationale, et de préciser que «deux caméras embarquées à bord des véhicules de l’inspection générale des forces de police nationale sillonneront les artères de la ville afin de confondre les policiers véreux».
Nommé commandant en chef de la police nationale le 1er avril 2015, en remplacement de Julien Athanase Nzamba Paga, le général de brigade Jean Clotaire Thierry Oyé Zué entend user de tout son pouvoir pour redorer le blason de ce corps qu’il préside.