L’Ecole Nationale de Magistrature abrite depuis ce 13 mai un séminaire de formation des journalistes sous le thème : « Justice et média (éthique et déontologie au cœur du journalisme) ». Placé sous le Haut patronage du président de la République, Chef de l’Etat, président du Conseil Supérieur de la Magistrature, ce séminaire vise à renforcer les capacités des journalistes dans le traitement des affaires judiciaires.
Prévu prendre fin le 15 mai prochain, le présent séminaire a vu à l’ouverture, la présence de plusieurs autorités ministérielles, à l’image du ministre de la Justice, Garde des Sceaux Séraphin Moundoungou, de Denise Mekam’ne ministre de la Communication, des Relations avec les Institutions Constitutionnelles, Porte-parole du Gouvernement, et du Secrétaire général du Conseil national de la Communication du Gabon, représentant le président de l’Institution empêché, Jean François Ndongou.
Au cours de son propos liminaire, Sidonie Flore Ouwe procureur de la République a indiqué que « farouchement attaché à son indépendance, le pouvoir judiciaire ne souffre, rappelons-le d’aucune immixtion ni de l’exécutif, ni du législatif. Dans ce contexte, le rôle de contre-pouvoir des médias dans la diffusion des informations relatives à l’activité judiciaire n’en est que plus important ». Avant d’ajouter « Contre-pouvoir d’accord mais quel est exactement le rôle des médias dans la diffusion des informations relatives à l’activité judiciaire ? Peuvent-ils tout se permettre au nom de la liberté d’expression ? ».
C’est donc autour de cette problématique que les travaux de ce séminaire devraient s’articuler. Car le procureur de la République l’a rappelé « la liberté d’expression signifie que chacun a le droit d’exprimer ses opinions par des mots, des écrits ou des comportements. Elle vaut également et surtout pour des idées qui heurtent, choquent ou inquiètent car ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance, et l’esprit d’ouverture. Cette liberté n’est toutefois pas absolue et peut connaître certaines limitations. La presse doit notamment respecter les droits d’autrui, la confidentialité de certaines informations, la bonne administration de la justice, les lois et règlements en vigueur et l’éthique professionnelle ».
Ce sera sans doute l’occasion pour les professionnels de l’information de taire le débat lié à la publication des informations personnelles, ainsi que l’image non floutée d’un individu cité dans une affaire quelconque. Même si pour les « initiés », la question ne se pose pas.