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Gabon : Jean Ping vise la succession politique d’AMO
Publié le jeudi 14 mai 2015   |  Infos Gabon


Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping, est un diplomate et homme politique gabonais


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Libreville – Lors des obsèques de l’opposant André Mba Obame (AMO), nombreux sont ceux qui ont dénoncé des manœuvres de ses compagnons du front de l’opposition de récupérer l’évènement à des fins politiques, qui faut-il le rappeler, ne pouvaient plus profiter à AMO lui-même, mais à ceux là, ou chacun d’entre eux. Juste après l’inhumation d’AMO, Jean Ping l’a prouvé en manifestant son intention de reprendre le flambeau.

Dans tout ça, on a noté le surgissement presque de René Ndemezo’o Obiang dont on dit à tort ou à raison que ce sont ses gars qui ont veillé sur le corps pendant les allers et retours effectués de l’aéroport au siège de l’Union Nationale (UN, opposition) pendant deux à trois jours. D’aucun se sont demandés comment en si peu de temps Ndemezo’o a-t-il pu déjà devenir aussi influent dans l’entourage d’AMO, alors qu’il vient à peine de rejoindre l’opposition, en plus de ce qu’il n’est pas de l’UN ? Visiblement, Jean Ping, qui n’est pas non plus membre de l’Union Nationale, a du observer le phénomène pour que lui aussi se lance dans cette tactique de rapprochement du sillon politique laissé par André Mba Obame, tel qu’il apparait dans un message posté sur sa page facebook. En effet, ses mots de remerciement adressés aux populations pour la mobilisation lors des obsèques de Mba Obame sont interprétés par certains comme une ambition clairement affichée de prendre le flambeau allumé par le défunt dans la perspective de l’alternance en 2016.

Mieux, Jean Ping insinue que les populations du septentrion du Gabon, le lui auraient demandé. « Sur la route du retour du nord, chaque village m’a demandé de m’engager résolument sur la voie tracée par André Mba Obame », a-t-il écrit.

Bref, selon Jean Ping, l’électorat qui a plébiscité AMO dans la province du Woleu-Ntem en 2009 aurait ainsi jeté son dévolu sur lui. Certes, on est en démocratie et les votes sont libres en République gabonaise. Néanmoins, cette allégation de Jean Ping se heurte tout de même à la tendance au repli identitaire observée lors des élections de 2009.

Cette thèse est celle du vote d’un candidat du nord dans le nord, même si on dit que le Gabon est un et indivisible. Or, Jean Ping n’est pas un ressortissant du Woleu-Ntem. En revanche, René Ndemezo’o Obiang l’est et la coïncidence du décès d’AMO juste après sa démission fracassante du PDG l’avantagerait aussi.

Mais, cela dit, ni Jean Ping, ni René Ndemezo’o Obiang ne sont membres l’Union Nationale où André Mba Obame était le secrétaire exécutif et cofondateur. En réalité, statutairement les responsables de ce parti sont ceux là qui sont le mieux placé sur cette question de la succession politique d’AMO. En effet, même s’il a été candidat indépendant à la présidentielle de 2009, il s’est néanmoins retrouvé après dans l’Union Nationale avec armes et bagages, ce qui donnerait mot à dire à son premier responsable qu’est Zacharie Myboto.

Outre que les récents résultats enregistrés par ce parti ou les indépendants qui y sont proches aux derniières élections législatives et sénatoriales, positionneraient davantage Jean Eyeghé Ndong en terme de représentativité sur le terrain politique, déjà dans la capitale gabonaise, mais même au septentrion sachant qu’il appartient à la communauté fang qui peuple le nord du Gabon.

Bref, la manœuvre tactique de Jean Ping annonce qu’il commence déjà a se jouer des bras et des coudes vis-à-vis de ses compagnons de l’opposition, dans la perspective d’attirer vers lui le choix du fameux candidat unique de l’opposition, alors même qu’il n’a aucun mandat électif qui serait la preuve de sa valeur politique sur le terrain. Certains auraient en effet voulu savoir ce qu’il pèse à Bendjé, dans sa région natale, surtout qu’en face le Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) se dresse en première force politique.

Néanmoins, Jean Ping se résout-il à jouer le jeu de l’opposant qui récupère la moindre occasion pour lancer une pique au pouvoir, comme avec la récente déclaration du député Idriss Ngari, lors de l’interpellation du gouvernement à l’assemblée nationale. Il en a parlé en terme de « réquisitoire impitoyable contre les émergents », espérant que ce genre de sortie l’introduirait dans l’estime des populations proches de l’opposition, alors que tout le monde continue de se demander ce qu’il pèse politiquement sur le terrain.

FIN/INFOSGABON/MD/2015

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