Les pays africains devraient investir davantage pour renforcer leurs systèmes de santé afin d' éviter des pertes en vies humaines lorsque surviennent des épidémies et foyers de maladies infectieuses, a déclaré vendredi un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La Stratégie mondiale de 2015 pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents jouera un grand rôle pour aider les pays à réduire toutes les sources de décès évitables, a déclaré la directrice de l'OMS pour la région Afrique, Matshidiso Moet.
Dans une interview accordée à Xinhua, Mme Matshidiso a déclaré que cette stratégie plaçait l'édification de systèmes sanitaires solides au coeur des objectifs de services de santé de qualité pour l'horizon 2030.
"Elle insiste sur la responsabilité, la supervision et l'équité dans la distribution des services et ressources de santé. Elle aidera les pays à progresser dans la direction où ces progrès sont le plus nécessaires. Pour cela, les pays doivent investir dans leurs systèmes d'information de santé internes afin de pouvoir utiliser leurs propres données pour résoudre les problèmes de santé", a déclaré Mme Matshidiso.
Ce projet de stratégie réclame davantage de financements pour améliorer la prise en charge de santé des femmes, des enfants et des adolescents, ce qui nécessite des programmes de santé de qualité ciblant les zones rurales et périurbaines marginalisées.
"La construction de systèmes de santé de qualité est essentielle pour résoudre les problèmes de santé que connaissent de nombreux pays africains. Si nous mettons en place des systèmes de santé très solides, il n'y aura pas besoin d'infrastructures différentes pour faire face à chaque nouvelle épidémie ou maladie transmissible", a fait valoir la responsable, ajoutant qu'un système de santé efficace permettrait aux pays de fournir des services de santé efficaces et de qualité avec une consommation de ressources limitée.
Un certain nombre de pays, dont le Ghana et le Rwanda, ont déjà pris des mesures pour réduire les inégalités en mettant en place des programmes nationaux d'assurance maladie, a-t-elle indiqué, saluant à cet égard l'Afrique du Sud qui a adopté une orientation politique claire et fructueuse dans ce sens.
L'Afrique du Sud a réduit le taux de mortalité maternelle de 61/ 1000 en 1990 à 45/1000 en 2014.
Robin Gorna, directrice de l'OMS pour le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant, a déclaré que la Stratégie mondiale 2015 deviendra un guide utile pour les nombreux pays qui continuent de se battre contre la mortalité maternelle liée à de nombreux facteurs.
En 2013, environ 6,3 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans sont décédés en Afrique de pneumonie, de diarrhée et de paludisme, entre autres.
"L'avenir est brillant si nous pouvons obtenir la bonne stratégie mondiale. Les objectifs de cette stratégie mondiale sont: survivre, prospérer et se transformer. Nous voulons la fin de tousles décès évitables d'ici 2030", a déclaré Mme Gorna à Xinhua.
Elle a insisté sur le fait que le VIH/Sida est un problème majeur chez les adolescents africains, notamment chez les jeunes femmes.
"Nous devons les aider également à résoudre leurs autres problèmes comme l'abus d'alcool, la consommation de drogues illicites, le suicide et la dépression. Nous avons les moyens et nous savons quoi faire, alors laissez-nous faire", a-t-elle souligné.