La session criminelle de la capitale économique s’est achevée sur de lourdes peines infligées aux jeunes délinquants, principaux accusés lors de ces premières audiences.
Assimilé à un procès de la jeunesse au vu du jeune âge des accusés, la première session criminelle de l’année vient de s’achever à Port-Gentil. Le corps judiciaire n’a pas tari de commentaires à l’issue de ces audiences, le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil ayant prôné la fermeté vis-à-vis de ces jeunes. Selon Emile Mambeya, relayé par le quotidien L’Union, «les vols avec violence, arme apparente ou cachée, sont devenues monnaie courante dans la ville. Sept des dix affaires inscrites au rôle portaient sur cette infraction. C’est bien la preuve que les populations vivent dans la peur, à cause de cette insécurité galopante dont les acteurs sont de plus en plus jeune». «Nos réquisitions jugées sévères ont été pour nous un moyen de lancer un message fort à la jeunesse. Elle doit s’avoir qu’elle s’expose aux foudres de la loi lorsqu’elle commet des infractions. Nous comptons ainsi dissuader ceux qui seraient tentés de se lancer dans ce chemin tortueux», a-t-il précisé.
Evoquant la montée exponentielle de la délinquance juvénile dans la capitale économique, le procureur général a mis en avant le laxisme ou la démission parentale. En somme, il estime que «le seul moyen fiable (qu’ils possèdent) pour ramener la sécurité dans (la) cité, est d’en éloigner tous les délinquants, et ce pour longtemps». «La fermeté reste, pour nous, la seule option valable car la peur doit changer de côté», a-t-il dit. Beaucoup moins, catégorique, le président de la Cour d’appel judiciaire a, pour sa part, invité la jeunesse à apprendre à maitriser ses démons. Selon lui, «elle se laisse trop aller vers des solutions de facilité qui, au finish, lui causent un énorme préjudice». «Nous osons espérer que les sanctions vont dissuader un certain nombre de jeunes», a-t-il fait savoir.
Certes les peines en vigueur varient de 30 mois à 14 ans, mais nombre d’accusés concernés par cette session ont écopé de moins de cinq ans de prison. «Les circonstances atténuantes sont également une voie royale pour le salut des jeunes qui se sont égarés. Il est vrai qu’il y en a qui, par le passé, ont bénéficié de ces circonstances et sont tombés dans la récidive. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne plus en user. Il faut permettre aux jeunes de bénéficier de sanctions moins lourdes», estime Auguste Alléla, qui est convaincu qu’il y a un certain nombre de violences à Port-Gentil qu’on doit pouvoir diminuer. «Il est vrai qu’on ne peut pas arriver au stade zéro mais on doit pouvoir faire un effort», a-t-il conclu.