L'INSISTANCE du clergé invitant les fidèles à la prière et au recueillement était loin d'être fortuite. Bien au contraire. C'est justement autour de ces valeurs auxquelles s'est ajoutée une vive tension que s'est déroulée la cérémonie, à Medouneu, sa ville natale, de l'inhumation de l'ancien secrétaire exécutif de l'Union nationale, André Mba Obame. Et il aura fallu beaucoup d'entregent pour que la sérénité revienne et que cette dernière phase des obsèques d'AMO ne soit entachée de regrettables tourments.
Preuve (et germes !) de ce malaise perceptible, la présence de deux sépulcres ouverts pour une seule et même dépouille, alors qu'un troisième avait failli être creusé dans la concession de la résidence du défunt. Cette tournure burlesque a fini sérieusement par inquiéter plus d'un...
Au regard de cette situation, le clergé (tout comme les leaders de l'Union nationale) ne se sont pas laissés conter. Le premier à l'avoir compris a été l'évêque du diocèse d'Oyem, Mgr Jean-Vincent Ondo Eyene, qui n'a pas oublié que la chapelle abritant cette émouvante cérémonie d'adieu est l'œuvre du disparu, et qu'il fallait que ces moments de deuil soient caractérisés par les prières et le recueillement, afin d'entretenir avec celui qui s'en est allé de profonds liens d'affection et d'espérance.