On l'appelait la grande Nuit de la musique. Cet événement artistique et culturel, organisé autrefois chaque année à Libreville, réunissait sur une même scène la grande crème de vedettes nationales et internationales. Au bonheur des Librevillois, qui se rendaient par centaines sur les lieux du déroulement. Durant plusieurs éditions, on avait pu apprécier en live, les prestations de chanteurs à la renommée internationale bien établie, tels que Akon, Shaggy, Ja Rule, Jay-Z, Beyonce, Eve, Fat Joe, etc. Pendant toute une nuit, Libreville pouvait vibrer au rythme de la musique d'ici et d'ailleurs. La dernière édition remonte à 2008, où d'autres grosses pointures de la musique africaine, comme Fally Ipupa, Mokobe et Viviane Ndour, s'étaient joints à la manifestation, tenant en haleine un public en liesse jusqu'aux premières heures de la matinée.
Où est donc passée cette grande Nuit de la musique ? De manière évasive, le public évoque de temps en temps cette disparition. Cette fête de la musique, à son avis, n'était pas pour déplaire. Loin de là ! Ce sont des moments de détente bien assurés à cette période-là, de retrouvailles et surtout de contact presque direct avec ceux qui font le buzz dans l'univers musical mondial.
A défaut de l'étendre, comme par le passé, aux vedettes internationales, on pourrait la circonscrire au seul cadre local, d'autant plus que notre pays regorge de plus en plus d'artistes talentueux à l'heure actuelle. Ceux-ci sont d'ailleurs capables de maintenir des spectateurs éveillés durant toute une soirée.
Dans des styles variés et exotiques, les chanteurs et musiciens gabonais ne manquent pas de créativité à l'heure actuelle. Leur génie gagne d'autres destinations. Les exemples, à ce sujet, se dessinent presque à l'infini.
Si on met dans une catégorie de old stars qui continuent de faire sensation hors de nos frontières, des artistes comme Patience Dabany, Pierre Akendengue, Hilarion Nguema, Mackjoss, Angèle Assélé, Pape Nziengui, ou Annie-Flore Batchiellilys, de nouvelles générations ont vu le jour et se présentent aujourd'hui comme des relèves assurées. On citerait, entre autres, Bénédicte Andeme, Laurianne Ekondo, Franck Ba'ponga, Aicha Wannel, Naneth, Hermy Mabila, Axel Agambouet, Nicole Amogho, etc. La musique traditionnelle n'est pas en reste avec des groupes comme Mouyanga, et Akeng'Abiele.
Aussi, remarque-t-on que la dynamique vient davantage des nouveau-nés de la scène musicale gabonaise, qui brûlent et dégagent énormément d'énergie. A l'exemple de Queen Koumb, Ariel T, J-Rio, Kifra-L, LMT, Shan'l, Tina, Prince Kiala, Poussy Makindo, etc. Animés d'une vision novatrice, ces derniers veulent à tout prix faire bouger les lignes et inscrire le Gabon au sein des grands rendez-vous musicaux de l'heure.
Une grande Nuit de la musique 100% made in Gabon se déroulerait à merveille dans ces conditions. Surtout si des artistes qui ont gardé le silence, comme Paola, Mamy Maf et Pascale Mengome, rejoignent le mouvement.
Une chose est sûre : il s'agirait d'un spectacle mémorable et qui paraîtrait aussi beau que s'il était donné, par exemple, d'applaudir durant toute une nuit Sarkodie, Bisa Kdei, P-Square, Fere Gola ou Bracket.