Libreville – L’opposant gabonais André Mba Obame (AMO) est décédé le 12 avril 2015 à Yaoundé (Cameroun) après une longue maladie, et son corps a regagné Libreville mardi 28 avril, dans l’après-midi. Sa dépouille mortelle qui était attendue mercredi à Oyem pour être acheminée à Medouneu, où il sera inhumé, est bloquée à Libreville, sa famille biologique a perdu son contrôle.
Il était prévu au programme qu’après les hommages populaires au stade de Nzeng Ayong le 28 avril, au siège de l’Union Nationale (UN, son parti) et à son domicile le 29, la dépouille devait rallier Oyem (Woleu-Ntem, nord). Mais voilà depuis hier soir jusqu’à ce matin et maintenant ce soir, la dépouille demeure toujours à Libreville.
En effet, la famille biologique de André Mba Obame semble avoir perdu le contrôle au profit de la famille politique qu’est l’Union Nationale. Des manifestants auraient ainsi pris le corps ‘’en otage’’ à l’aéroport de Libreville hier soir alors qu’il était en partance pour Oyem. Ils l’ont ensuite ramené au siège de l’UN. Ce matin encore ils sont arrivés à l’aéroport puis ont à nouveau rebroussé chemin pour le siège de l’UN.
La famille biologique aurait ainsi été évincée par un groupe de gens proches de l’UN. Ce qui ne correspond pas au bon droit applicable qui confère la décision de la destination ou de la disposition du corps à la famille biologique agissant par conseil de famille.
A en croire un communiqué du Ministère de l’Intérieur, ces ‘’come back’’ du corps d’AMO s’expliqueraient par la rumeur faisant état de la présence du Chef de l’état, du Ministre de l’Intérieur et de l’Archevêque de Libreville sur le tarmac de l’aéroport pour s’incliner au départ du corps. Mais tout cela serait infondé et entretenu par certains esprits perfides.
L’affrontement entre les forces de sécurité et les manifestants désireux d’accompagner le corps jusque sur le tarmac de l’aéroport serait dû en revanche à l’inobservation par les populations des règles de sécurité aérienne, qui interdisent aux individus qui ne voyagent pas de se présenter sur le tarmac lors de l’embarquement, fut-il celui d’un corps.
Pour exemple, au décès d’Omar Bongo Ondimba, Chef de l’Etat qu’il était, on n’a pas vu des populations venir sur le tarmac à l’embarquement de sa dépouille. Le droit international en la matière l’interdit.
AMO est mort depuis 18 jours, aujourd’hui il a droit au repos. Même dans la tradition bantoue on n’a jamais vu pareils scenarios. Vraiment un fait inédit. Eh oui, on attend vraiment parler de lui. Mais, la famille doit ainsi reprendre son droit de veiller au bon déroulement du dernier voyage de leur parent.
Selon des membres de la famille de André Mba Obame, si le corps reste là jusqu’à demain, il risque de se décomposer, parce que le traitement qu’il a reçu de la maison funèbre du Cameroun n’en a pas fait un corps impérissable. Ses conditions de conservation ont donc leurs limites et la convenance est que la décomposition du corps débute sous terre et non devant les populations.
.jpg)
.jpg)
