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L’adieu tourmenté de Libreville à André Mba Obame
Publié le jeudi 30 avril 2015   |  Gabon Review


L’adieu
© Autre presse par DR
L’adieu tourmenté de Libreville à André Mba Obame


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Avant l’inhumation prévue pour le 1er mai 2015 à Medouneu (Woleu-Ntem), le secrétaire exécutif de l’Union nationale a reçu l’ultime hommage du tout-Libreville au siège de son parti, avant le trouble suscité le soupçon du spectre d’Ali Bongo et d’un rituel maçonnique.

Après la forte mobilisation du 28 avril dernier, qui s’est traduite par la présence de plusieurs milliers de personnes prenant part à la marche de l’aéroport au stade de Nzeng-Ayong, André Mba Obame a reçu les derniers des différents organes de l’Union nationale (UN). Occasion pour ses compagnons de lutte d’appeler à l’unité au sein de leur parti, un des plus importants sur l’échiquier politique national.

L’hommage au siège de l’Union nationale

De Gérard Ella Nguema à Casimir Oye Mba, en passant par Marie-Agnès Koumba ou Ghislain Ledoux Mbovoue Edou, un seul message a été véhiculé : l’entente entre les membres de cette famille politique.

Pour Casimir Oye Mba qui a rendu hommage à «l’intelligence, le pragmatisme et le charisme, qui n’ont laissé personne indifférent», «il (leur) revient de continuer le combat pour lequel (André Mba Obame) a donné sa vie». «L’Union nationale est l’arme dont nous avons besoin pour continuer le combat, (mais) il faut d’abord resserrer nos rangs à l’intérieur du parti et avec les autres forces qui partagent notre foi. Nous devons utiliser (cette arme) pour libérer le Gabon et le laisser dans le respect des valeurs démocratiques», a-t-il affirmé.

S’il s’est refusé à toute expression de tristesse, le secrétaire exécutif adjoint de l’UN, s’est dit plus que jamais déterminé. «La lutte pour la libération va désormais atteindre sa vitesse de croisière», a, pour sa part, déclaré Gérard Ella Nguema, avant de poursuivre, à l’adresse du défunt secrétaire exécutif de son parti : «Tu viens d’accepter le sacrifice ultime pour les militants et pour les Gabonais, c’est pourquoi je lance un appel à l’union, à l’entente au sein de notre parti, et au dépassement de nos différences» Un appel sans cesse renouvelé tout au long de cette cérémonie

Le dépôt des gerbes de fleurs qui s’en est suivi n’a pas manqué d’émotion, il s’est achevé en milieu de journée, avant que la dépouille mortelle ne soit acheminée vers le domicile du défunt, baptisé «Barcelone» depuis la campagne électorale comptant pour la présidentielle de 2009 au cours de laquelle «André Mba Obame s’est révélé comme un véritable animal politique, avec un sens de la communication affûté», ainsi que l’a rappelé Casimir Oye Mba.

Le spectre d’Ali Bongo à l’aéroport

Alors que le programme faisait état du départ de Libreville pour Oyem, où une messe devait être dite à la cathédrale Saint Charles Lwanga, avant des hommages citoyens et une veillée, une situation pour le moins curieuse s’est produite au fret de l’aéroport Léon Mba : la dépouille a été empêchée de gagner l’avion, en raison de la présence supposée du président de la République, de certains membres du gouvernement et de l’archevêque de Libreville dans l’avion. Des présences qui n’auraient pas été du goût des militants. «Leur présence apparait comme un guet-apens, d’autant que personne n’en était informé avant l’arrivée de la dépouille au fret», a lancé un badaud furieux. Parent de Mba Obame, l’avocat Lubin Ntoutoume a obtenu qu’un quarteron de sympathisants en viennent à fouiller l’avion. Mais contre toute attente, d’autres manifestants ont détourné le corbillard dans le sens du retour.

La situation de blocage qui a duré un certain temps, a conduit les militants à ramener le cercueil au domicile du défunt puis à faire machine arrière vers le siège du parti à Libreville. Là, les leaders de l’UN semblaient avoir perdu le contrôle des évènements, débordés qu’ils étaient par la foule, estimée à 5000 personnes dans l’après-midi à l’aéroport par une source policière. La foule disait alors ne plus faire confiance à la famille du regretté leader. «Plus personne ne doit avoir accès à la pièce où est exposé le cercueil», entendait-on.

Rituel maçonnique

Pour un bon nombre de quidams, il était maintenant question d’empêcher aux Franc-maçons d’effectuer leur rituel sur la dépouille de Mba Obame. «Mais, Amo avait déserté les colonnes depuis plus d’une dizaine d’années. Il n’y aura donc pas de rite maçonnique. Les trouble-fête veulent nous manipuler !», a lancé un fort en gueule qui n’a pas été entendu par la foule. Les choses ont ainsi failli tourner au vinaigre entre la famille de Mba Obame, les leaders de l’UN et le peuple qui continuait de refuser que d’autres personnes accèdent à la salle où se trouvait le cercueil. Durant un bon moment, la sécurité était assurée par des jeunes qui s’étaient détachés du public. Après la longue expectative d’une déclaration annoncée des parents de Mba Obame, les choses se sont calmées et les louanges qui tardaient à venir ont finalement calmé les ardeurs. Tout le monde enfin tapait des mains et chantait. Un jeune de l’UN a annoncé l’ouverture officielle d’une veillée mortuaire sur place et des cotisations ont été lancées pour l’organiser séance tenante.

Selon quelques sources du directoire de l’UN, la dépouille mortelle d’André Mba Obame sera conduite à l’aéroport dans la matinée de ce 30 avril. On parle d’un détour par Mitzic avant l’arrivée à Medouneu où André Mba Obame sera inhumé le 1er mai prochain dans la stricte intimité.



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