Considéré comme la 2e zone la plus dangereuse au monde, l’espace marin compris entre le Cap de Las Palmas et l’Angola a enregistré des progrès encourageant avec une baisse de 18% des actes de terrorisme.
Estimées à 2 milliards de dollars par an (environ 1000 milliards de francs), les pertes dues au phénomène de la piraterie dans le golfe de Guinée ont fléchi de 18% entre 2013 et 2014, avec 104 incidents recensés. Cette baisse significative est attribuée à l’engagement et la mobilisation des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) en faveur de la sécurisation de leurs côtes. «Les États se sont organisés. La mise en œuvre de la stratégie de la CEEAC a permis d’avoir un type d’opération extrêmement concentrée et bien organisée permettant, au niveau de la zone D, d’arriver à une diminution totale de la criminalité», a déclaré le directeur exécutif du Centre interrégional de coordination de la stratégie de sûreté et de sécurité maritime dans le golfe de Guinée (CIC), ouvert en septembre 2014 à Yaoundé.
Cependant, cette amélioration doit être relativisée car si le nombre d’attaques globales a diminué, l’année 2014 a, par contre, connu une augmentation des cas de kidnapping des officiers des navires, spécialement ceux travaillant sur les plateformes et sur les pétroliers au large du Nigeria, cibles privilégiées de ces actes, en raison notamment des intérêts et enjeux de l’exploitation pétrolière. Quatorze navires ont subi l’enlèvement d’officiers durant l’année 2014. Durant la même période, 66 membres d’équipages ont été pris en otage.
Géographiquement, le golfe de Guinée est décrit comme une zone maritime située à l’ouest de l’Afrique, dont les eaux s’étendent sur 6.000 km, partant du Cap de Las Palmas à l’Angola. Elle couvre dix pays dont quatre d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) et six d’Afrique centrale (Angola, Cameroun, Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Sao Tomé & Principe). Mais au plan institutionnel, ce groupe de pays de l’Afrique centrale est celui qui compose le golfe de Guinée, en plus de la République démocratique du Congo (RDC) et du Nigeria, seul pays d’Afrique de l’Ouest dans cette configuration.