Afin de permettre au gouvernement d’atténuer le choc lié à l’effondrement du prix du pétrole et de renforcer les politiques sociales du pays, le conseiller au département Afrique du FMI et chef de mission pour le Gabon a fait une série de propositions aux allures de clichés.
Les performances économiques du Gabon pour l’année en cours viennent d’être réévaluées par le Fonds monétaire international dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale (World Outlook/april 2015). L’institution de Bretton Woods souligne un ralentissement de la croissance à 4,4%. «La décélération de la croissance économique en 2015 est surtout due à la baisse prévue de la production de pétrole, qui devrait se contacter de 6% d’après nos récentes estimations», fait constater Montfort Mlachila, le conseiller au département Afrique du FMI et chef de mission pour le Gabon, relayé par le quotidien L’Union, expliquant : «Cette baisse s’inscrit dans une tendance à long terme, qui reflète la maturité des champs pétroliers existants. Elle se traduira par une diminution de liquidités circulant dans l’économie gabonaise et, par conséquent, une réduction des revenus de l’État et une moindre dynamique de l’économie en général».
Pour faire face à cette conjoncture et minimiser les risques sur les projets d’investissement public, le FMI recommande l’adoption d’un certain nombre de mesures d’urgence, notamment la suppression des subventions pétrolières, la réduction des exonérations fiscales, ou encore la maitrise de la masse salariale. «Afin de protéger les dépenses en capital nécessaires pour la construction des infrastructures le gouvernement devra maintenir, l’investissement public à un niveau similaire à celui de 2014», a précisé Montfort Mlachila.
Pour lui, la méthodologie pour arriver à concilier l’effondrement du prix du baril du pétrole, la poursuite de l’investissement et l’accélération des réformes structurelles pour promouvoir la croissance non pétrolière, commande, tout d’abord, l’élimination progressive des subventions aux carburants, qui bénéficient surtout aux couches sociales les plus aisées. «En le faisant, le gouvernement pourrait disposer de ressources supplémentaires pour renforcer ses politiques sociales. Mais pour que la mesure soit efficace, il est nécessaire de créer un mécanisme d’ajustement automatique des prix, qui permet aux prix de détail de monter et de descendre en fonction des prix internationaux du pétrole», a-t-il souligné, se faisant l’apôtre d’une mise à mort du mécanisme de stabilisation voire de péréquation actuellement en vigueur. Y a-t-il pleinement réfléchi ? Ne fait-il pas dans le prêt-à-penser ? A-t-il songé à l’incidence d’une telle mesure sur les structures de l’arrière-pays ? Voire…
Montfort Mlachila préconise ensuite l’amélioration du régime fiscal à travers la réduction des exonérations fiscales et la simplification. Il évoque aussi le contrôle de la croissance de la masse salariale qui devra s’opérer à travers la mise en œuvre de plusieurs mesures, notamment l’examen minutieux du recrutement, l’incitation à la retraite dans le secteur public. «Nous savons que le gouvernement envisage actuellement de procéder à un examen global de la rémunération et nous recommandons que toute révision de la structure de rémunération tienne compte de la nécessité de maximiser l’efficacité de l’État, afin de fournir les meilleurs services publics à tous les Gabonais», a-t-il souhaité, laissant tomber un énième lieu commun.