LIBREVILLE -- Le lancement de la fusée Ariane VA222, première Ariane 5, a été effectué dimanche dernier, avec acquisition du lanceur 18 minutes après le décollage de Kourou, par la station de Nkoltang ESA/CNES Ariane de Nkoltang (Estuaire), indique un communiqué de presse parvenu à la rédaction de l’AGP ce lundi.
Ce 222e lancement d’Ariane devra placer sur orbite de transfert géostationnaire deux satellites de télécommunications, THOR-7 pour l’opérateur norvégien Telenor Satellite Broadcasting et SICRAL-2 de l’opérateur Telespazio pour le compte du Ministère italien de la Défense et de la Direction Générale de l’Armement français, précise ledit communiqué.
THOR-7 pour sa part, fournira des services de télédiffusion et de communication en large bande à l’industrie maritime, avec une masse au décollage de 4,6 tonnes.
SICRAL-2 assurera, quant à lui des missions stratégiques et tactiques aux forces armées françaises et italiennes ainsi qu’une capacité de télécommunications aux pays de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Sa masse au décollage est de 4,4 tonnes.
L’acquisition du lanceur par la station de Nkoltang (un mécanisme permettant de suivre le fonctionnement, l’enchainement des évènements permettant de présumer de la réussite de la mission) a été effective dimanche, 18 minutes après le décollage de Kourou en Guyane, pour un suivi de l’ordre de 8 minutes.
Selon le même communiqué, cette première mission de l’année avec le lanceur lourd Ariane 5, illustre à nouveau la mission d’Ariane espace de garantir un accès indépendant à l’espace pour les opérateurs européens tant privés qu’institutionnels.
Depuis sa création en 1980, Arianespace a mis en orbite géostationnaire 224 satellites pour la zone Europe.
En mai 2014 le gouvernement gabonais et l’Agence spatiale européenne (Esa) ont signé un Accord de siège relatif à l’installation et à l’utilisation d’une station aval à Libreville. Passée en présence des responsables de ladite Agence et ceux de l’Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales (Ageos), ainsi que du représentant du Centre national d’études spéciales (CNES). Cette signature visait à renforcer la dynamique du Gabon dans le développement des technologies de l’information, de la communication et de la recherche.
Aussi, afin d’arrimer le Gabon aux technologies dans ce secteur et de permettre au pays de développer sa présence dans l’espace, à travers une coopération durable, le Ministre en charges des questions des TIC, Pator Ngoua N’Neme, a-t-il effectué en mars courant, une visite à la Station de Nkoltang.
Une énième action qui s’inscrit dans les axes de coopération entre l’Ageos et l’intérêt pour le Gabon de développer la science de l’espace. Une coopération qui permettra au Gabon de lutter efficacement contre le braconnage, la piraterie maritime et le changement climatique, entre autres.
Créée en février 2010 avec la collaboration de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) français et de l’Institut de recherche spatiale brésilien (INPE), l’Ageos participe à l’exécution de l’Accord avec le CNES à travers un protocole d’application.
Placée sous l’autorité de l’Agence spatiale européenne, la station de Nkoltang fait partie d’un réseau de télémesure au sol, recevant des données des stations de Guyane (Soyouz et Vega). Elle est financée par l’Agence spatiale européenne, aux côtés de 24 autres Etats dont principalement la France et l’Allemagne.
Elle a pour mission d’acquérir les signaux de télémesure (paramètres du lanceur) et de traiter certains évènements clés du lanceur avec transmission en temps réel vers le Centre spatial guyanais, ceci pendant toute la visibilité radioélectrique lanceur-antenne de réception.