Réagissant le 25 avril dernier, la progéniture de l’activiste de la société civile proche de l’opposition demande au gouvernement sa remise en liberté.
Convaincues de ce que «la véritable raison de son arrestation est sa capacité de mobilisation», alors que l’arrivée de la dépouille mortelle d’André Mba Obame est annoncée pour le 28 avril prochain, les enfants d’Annie-Léa Méyé, interpelée le 18 avril dernier à son domicile, ont appelé le gouvernement à la libérer «dans les plus brefs délais».
Réagissant le 25 avril dernier à l’arrestation, dans des conditions pour le moins troubles et peu communes, de leur mère, les filles de la militante de la société civile, estime que «le pouvoir veut l’empêcher de mobiliser les Gabonais pour les obsèques de Mba Obame». Or, indique l’aînée, «les Gabonais n’attendent pas forcément ma mère pour se mobiliser afin de (lui) rendre hommage». «Cependant, poursuit-elle, il nous prive de la présence de notre unique support affectif et matériel.» D’autant qu’«Annie-Léa Méyé a été kidnappée à 5 heures du matin par les forces de l’ordre à la solde du régime (et que) cette arrestation arbitraire perpétrée sans mandat, ni convocation officielle, s’est opérée dans l’illégalité totale et dans la violence absolue».
Pour ces enfants, l’affaire procède sans conteste d’une injustice notoire, renforcée par une incohérence entre les faits reprochés à leur mère et ses activités pendant les heures qui ont suivi l’incendie de l’ambassade du Bénin. «(Notre) mère est engagée dans la vie associative et ensuite en politique depuis plus de dix ans. C’est à ce titre que, comme tous les Gabonais épris de démocratie et luttant pour l’avènement d’une alternance politique au Gabon, (elle) a été profondément ébranlée par le décès de Monsieur André Mba Obame à Yaoundé le 12 avril 2015. Depuis ce jour, elle a consacré tout son temps à mobiliser les militants et sympathisants de l’Union nationale et plus largement de l’opposition pour préparer, dans le respect et la dignité, les obsèques d’AMO», ont-elles souligné. «A aucun moment, notre mère n’a prôné ou manifesté une quelconque action de violence dans son engagement politique. D’ailleurs, comment l’aurait-elle pu, elle, mère courageuse et dévouée, qui élève seule ses cinq enfants que nous sommes, depuis plus de dix ans. De plus, son emploi du temps de dimanche 12 avril ne permet pas de l’impliquer dans cette affaire», ont-elles ajouté.
Pour l’heure, si l’on est sans nouvelles d’Annie-Léa, arrêtée le même jour que la franco-gabonaise Georgette Toussaint, les filles de la première ont dit lui avoir rendu visite le 22 avril dernier pour la première fois. «De cette première visite, j’ai relevé avec inquiétude la dégradation de son état de santé, vu qu’elle a observé une grève de la faim et qu’elle n’a pas eu accès à ses médicaments contre l’hypertension artérielle», a raconté l’aînée, qui en appelé à la mobilisation des Gabonais pour que les deux femmes soient libérées.