Abidjan (Côte d’Ivoire) - La succession du Président Donald Kaberuka à la tête du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) est ouverte avec huit prétendants au fauteuil présidentiel du groupe pour lesquels le compte à rebours a commencé à un mois des élections.
Huit candidats frappent au portillon de la banque panafricaine pour un premier mandat de cinq ans dont quatre de l’Afrique de l’Ouest, un respectivement du Maghreb, de l’Afrique australe, de l’Afrique centrale et de la corne du continent. Soit sept hommes et une femme, tous de grosses pointures de la finance africaine. Qui sont-ils ?
Avec 4 postulants, l’Afrique de l’Ouest a tourné le dos à la ‘’solidarité’’ sous-régionale pour aller en rangs dispersés à la conquête du fauteuil de l’institution bancaire panafricaine.
Akinwumi Adesina (55 ans), ministre de l’Agriculture et du Développement rural de la République fédérale du Nigeria, qui faisait preuve d’épouvantail avant les présidentielles dans son pays, perd, avec la chute de son mentor, le président Goodluck Jonathan, un soutien de poids.
Seule femme en lice, Cristina Duarte (53 ans),ministre des Finances et de la Planification du Cap Vert est la benjamine des candidats qui pourrait profiter de l’embellie économique de son pays, ‘’un modèle’’ en son genre pour être la première femme à diriger la BAD.
Le Malien Birama Boubacar Sidibé (63 ans), l’actuel Vice-président de la Banque islamique de développement (BID) est en pôle position avec le parrainage de sa candidature par onze Etats au début du mois d’avril. ‘’D’autres pays s’ajouteront dans les jours à venir’’, indique-t-on dans son entourage.
Il pourrait être le grand bénéficiaire de la pratique courante de l’alternance qui veut qu’un francophone succède à un anglophone à la tête de la banque.
Le Sierra-Léonais Samura Kamara (64 ans)ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de son pays, complète le carré des candidats issus de l’espace de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le cheval du Maghreb est l’ex-ministre tunisien des finances, Jaloul Ayed (64 ans), qui préside actuellement aux destinées de la MED Confederation, une alliance de 9 institutions financières et groupes de réflexion de France, d’Égypte, du Maroc, de Turquie, de Tunisie, d’Espagne et de Belgique visant à promouvoir la coopération socio-économique dans la région méditerranéenne.
Jaloul Ayed a un atout qui pourrait s’avérer déterminant dans la balance. Son pays a abrité de 2003 à 2013 le siège de la BAD délocalisé à la suite des troubles militaro-politiques en Côte d’Ivoire. La Tunisie est venue, jeudi, solliciter le soutien du président ivoirien Alassane Ouattara.
Le ministre éthiopien des Finances et du Développement économique, Ato Sufian Ahmed (57 ans), le Zimbabwéen Zondo Thomas Sakala (60 ans), anglophones, bon teint, tous deux, risquent d’être écartés par cette fameuse ‘’pratique’’.
Quoique M. Sakala connaît bien la maison pour avoir été Vice-président en charge des programmes pays et régionaux (dernier poste) à la BAD qu’il a servi pendant trois décennies avant de faire valoir ses droits à la retraite en octobre 2014.
Le huitième candidat, Kordjé Bedoumra (63 ans), ministre tchadien des finances et du budget, ex-secrétaire général puis Vice-Président chargé des services institutionnels à la BAD est un ancien de la maison qui rêve d’être le premier africain du centre à occuper la présidence de la banque.
C’est le 28 mai prochain à Abidjan à la faveur des 50è assemblées annuelles de la Banque africaine de développement que sera désigné le successeur du Rwandais Donald Kaberuka à la tête du groupe depuis le 21 juillet 2005.
Créée le 4 août 1963, la BAD compte 53 pays africains membres et est soutenue par 24 pays européens, sud et nord américains et asiatiques. Le groupe de la Banque africaine de développement comprend, également, le Fonds africain de développement, créé en 1972, et le Fonds spécial du Nigéria (FSN), créé en 1976.
Les différents présidents de la BAD depuis sa création