Le paysage médiatique du Gabon s’est récemment enrichi avec la parution d’un nouvel hebdomadaire, La Doc’, promu par le porte-parole de la présidence de la République.
En 2012, sans se mettre en avant et donc avec quelques-uns de ses proches, Liban Soleiman a lancé la radio Urban FM. Le chef de cabinet du président de la République voulait une «radio pour les jeunes», pour les teenagers et pour les 20-30 ans qui représentent 45% de la population. Une convention sera immédiatement signée avec David Ella Mintsa, alors directeur général de la RTG1, pour la rediffusion de certains de ses programmes sur la première chaîne de télévision publique. Cette «visibilité» a aujourd’hui donné à Urban FM une importante audience parmi les jeunes. Cette radio est effectivement très écoutée par les teenagers.
Puis vint, en septembre 2014, Kanal 7, une chaîne de télévision appartenant à Blaise Louembé, membre du gouvernement d’Ali Bongo. L’ancien ministre de la Communication a en fait transféré le siège de ce média, créé il y a près de onze ans, de Koulamoutou à Okala, dans le premier arrondissement de Libreville. Autour d’Arcade Isaac Madoungou, le directeur général de la chaîne, se trouvent des professionnels rompus à la tâche tels que Michel Epée, directeur de l’information, Carnaud Atomo Mengué, ancien présentateur du «20 heures» de TV +, Dina Koussou et bien d’autres encore.
Dans le secteur de la presse écrite, derrière le nouvel hebdomadaire La Doc’, se trouverait, selon des sources concordantes, Alain-Claude Billie By Nzé, le porte-parole de la présidence de la République, également coordonnateur de la communication présidentielle. Ali Bongo lui-même a ouvert un compte twitter en février 2015, lors de son cinquante-sixième anniversaire.
Last but not least dans cette ruée vers les ondes hertziennes, Laure Olga Gondjout, férue de communication, promotrice de Gabonews et proche d’Ali Bongo durant une bonne partie de son septennat, a tout le mal du monde a obtenir la fréquence permettant à sa télévision d’émettre enfin. Tout est pourtant prêt (studios, équipes, équipements, grille des programmes, etc.), mais Gabonews est pour le moment contrainte à n’être qu’une Web TV ou webtélé… la première du pays.
On ne sait pas ce que cache cette inclination du camp au pouvoir pour les médias… Et on annonce que, dans les prochaines semaines, d’autres proches d’Ali Bongo devraient lancer journaux, radios et télévisions, visiblement inspirés de l’idée que le succès de la campagne électorale d’André Mba Obame en 2009 était notamment dû à sa chaîne de télévision.