La tension est à son comble au sein de la famille Bongo avec les dernières révélations de Mediapart, selon lesquelles Ali Bongo a obtenu l’éviction de Pascaline Mferri Bongo comme mandataire exclusive de la succession.
La tension est à son comble au sein de la famille Bongo avec les dernières révélations de Mediapart, selon lesquelles Ali Bongo a obtenu l’éviction de Pascaline Mferri Bongo comme mandataire exclusive de la succession.
S’achemine-t-on vers un déchirement au sein de la famille du président de la République ? Selon Mediapart, la réponse est affirmative. Evoquant les enjeux colossaux autour de la succession Omar Bongo Ondimba, le journal en ligne français, qui dit s’appuyer sur un document confidentiel, révèle des dissensions entre Ali Bongo et Pascaline Mferri Bongo, les deux seuls légataires universels.
Comme pour bien traduire l’intensité de la guéguerre entre les deux protagonistes, Mediapart publie une note de synthèse rédigée par Me Claude Dumont-Beghi. On y découvre une charge virulente d’Ali Bongo contre Pascaline Mferri Bongo et la notaire qu’elle avait choisie. En réponse, l’aînée de la fratrie Bongo s’est fendue d’un courrier dans lequel elle s’adresse à tous les membres de la succession, après que, en novembre 2014, Ali Bongo ait réussi à obtenir du tribunal de première instance de Libreville l’éviction de sa sœur comme mandataire. «Je me suis efforcée tout au long de cette période de défendre les intérêts individuels et collectifs de la succession avec la plus grande loyauté et honnêteté», plaide Pascaline Mferri Bongo.
Pourtant, «volonté d’obstruction», «gestion scabreuse», «tentatives de déstabilisation», «omissions», «erreurs», « tractations», «gravité des agissements», sont autant de charges relevées dans la note de synthèse rédigée de Me Claude Dumont-Beghi. Alors que certains estiment que cette manœuvre traduit une volonté de mainmise d’Ali Bongo sur le magot d’Omar Bongo Ondimba, d’aucuns pensent plutôt qu’il reproche à sa sœur d’avoir joué perso dans le cadre du règlement de la succession et d’avoir maintenu une certaine opacité. D’où la procédure engagée auprès du tribunal de Libreville. Dans tous les cas, Me Claude Dumont-Beghi est convaincue que «la mandataire familiale (Pascaline Mferri Bongo – ndlr) et Me Relongue (la notaire) ont tenté, par tous moyens, de passer en force alors qu’elle savait, pour l’une, que son mandat expirait le 15 octobre 2014, et, pour l’autre, qu’elle ne bénéficiait plus de la confiance des héritiers à la succession», peut-on lire dans le document dont Mediapart a obtenu copie. «Tout au cours de cette période (juin 2009-janvier 2014), aucune information n’a été communiquée afin de permettre à (Ali Bongo) de connaître la réalité des diligences effectuées et de connaître l’ampleur des éléments d’actif et du passif de cette succession internationale. Aucune proposition de partage partial anticipé n’a été envisagée, aucune réunion permettant un dialogue entre les héritiers n’a été effectuée», conclut l’avocate.
Qu’à cela ne tienne, Pascaline Mferri Bongo tente de minimiser : «Ali est mon frère. Comme dans toute famille il peut y avoir des différends», affirme-t-elle au journal Le Monde. Elle reconnaît cependant «un climat familial tendu et l’impatience de certains héritiers désireux de toucher leur part ou de réclamer plus que leur dû».