Libreville (Gabon) - Gabon Télécom, la filiale gabonaise de Maroc Télécom, n'a pas encore retrouvé sa vitesse de croisière depuis le mouvement de grève déclenché en février dernier par ses agents réclamant, entre autres, 5% du capital de l’entreprise, conformément au pacte d'actionnaires signé, le 9 février 2007, par l'Etat gabonais et Maroc Télécom, actionnaire majoritaire.
Aucune suite favorable n'a encore été donnée à cette revendication et à plusieurs autres d'ailleurs, en dépit du mouvement de grève qui a paralysé la société les 25, 26, 27 et 28 février dernier.
Depuis lors, la filiale gabonaise de Maroc Télécom est quasiment bloquée. Selon des sources proches de la société, elle aurait même perdu 25% de ses recettes en février dernier et 45% au mois de mars, alors que ses pertes cumulées depuis le début de l'année se chiffreraient à 6,7 milliards de FCFA.
‘'Nous voulons 5% du capital mais Maroc Télécom ne veut rien entendre'', a indiqué, sous couvert d'anonymat, un membre du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) qui a appelé, en février dernier, à une grève générale illimitée, mouvement qui, même s'il s'est légèrement essoufflé, n'en continue pas moins de perturber l'entreprise.
‘'L'Etat est prêt à céder 5% du capital au personnel mais l'Etat n'est pas seul. Il est avec Maroc Télécom et dans un mariage à deux il faut que tous les partenaires regardent dans la même direction'', a ajouté la source syndicale.
Le climat, déjà délétère au sein de l'entreprise, s'est davantage alourdi depuis les deux sabotages perpétrés sur le cà¢ble sous-marin (Sat3) en mars et début avril. Soupà§onnés d'être les auteurs de ces actes de sabotage par leur employeur qui a porté plainte, plusieurs agents grévistes ont déjà été auditionnés par la police.
Jusqu'à présent, l'accès de l'entreprise est interdit à un certain nombre d'agents, considérés comme des irréductibles, parce que réclamant la satisfaction totale des revendications (5% du capital, harmonisation de la grille salariale et mutualisation), avant la reprise normale des activités.