Le ministre gabonais de l’Intérieur, Guy-Bertrand Mapangou, ne veut reculer devant aucun obstacle pour châtier les coupables.
Les auteurs et les commanditaires de l’incendie, le 12 avril dernier, de la chancellerie du Bénin au Gabon ne resteront pas impunis. "Les coupables, quelle que soit leur envergure, devront répondre de leurs actes devant la loi", a dit le ministre de l’Intérieur, Guy-Bertrand Mapangou.
Le soupçon d’une manipulation
Loin d’être le résultat d’un mouvement populaire instantané opposé aux intérêts du Bénin, les autorités de Libreville estiment que les actes de vandalisme et de destruction dirigés contre la chancellerie du Bénin ont été savamment orchestrés par quelques individus "à la solde de personnalités politiques ayant pour ambition ultime d’accéder au pouvoir par tous les moyens, même au mépris des dispositions pertinentes des conventions de Vienne relatives à l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques et consulaires, lesquelles n’échappent assurément pas à leur connaissance". L’État a appelé "les ressortissants béninois vivant au Gabon à garder leur calme et s’est engagé à tout mettre en œuvre pour garantir leur intégrité physique et la sécurité de leurs biens".En début de semaine, Guy-Bertrand Mapangou et son collègue des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze-Ngondet, se sont rendus au domicile de l’ambassadeur du Bénin au Gabon pour lui témoigner la solidarité du peuple et des autorités de Libreville à la suite de l’incendie qui a ravagé la veille la chancellerie béninoise. "Le gouvernement de la République gabonaise exprime ses regrets au gouvernement de la République sœur du Bénin et condamne avec véhémence la destruction, le 12 avril 2015, par des actes d’incendie, des locaux de la chancellerie de la République du Bénin", a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué officiel.
Mba Obame victime d’une "charge maléfique" ?
Selon des sources concordantes, les leaders du front de l’opposant ont tenu une réunion dimanche soir dans la capitale après l’annonce du décès à Yaoundé de leur compagnon de lutte. Avançant l’hypothèse que ce dernier serait mort victime d’une charge maléfique commanditée par les autorités de Libreville, ils auraient invité leurs sympathisants à saboter les intérêts du pouvoir et ceux de leurs "amis". L’incendie de l’ambassade du Bénin pourrait donc apparaître comme une matérialisation du mot d’ordre des opposants proches de l’Union nationale, parti au sein duquel Mba Obame est resté secrétaire exécutif malgré sa longue maladie. Selon notre source, les émeutiers devaient également mettre le feu dans la nuit du 12 au 13 avril à la prison centrale de Libreville en vue de libérer les prisonniers. L’information ayant transpiré, les éléments des forces de sécurité ont pris des mesures préventives et rien n’a pu être fait contre la prison centrale.