Le climat se dégrade davantage au sein de l’héritage politique laissé par Pierre Mamboundou. Après l’élection de Bruno Ben Moubamba comme nouveau président de l’Union du Peuple Gabonais lors du congrès de la semaine dernière, le siège du parti lui a été fermé par un huissier ce jeudi à Awendjé (Libreville).
Un huissier de justice et des agents des forces de l’ordre se sont rendus en matinée au quartier Awendjé dans le 3e arrondissement de Libreville. Leur but était de sceller l’entrée du siège de l’UPG où règne un climat délétère depuis plusieurs semaines. La base du parti a été fermée, et toutes les personnes présentes sur les lieux n’avaient pas le droit d’y accéder.
Visiblement dépassé par cette situation, Bruno Ben Moubamba, élu président durant les travaux du dernier congrès qu’a connu le parti, a dit son indignation devant la presse rapidement venue sur place : « Yves Fernand Mamfoumbi et Sidonie Flore Ouwé ont demandé l’expulsion du président élu… » a-t-il affirmé. Il estime que l’ancien directeur du Budget et madame le procureur de la République se sont unis à Mboumba Nziengui, le secrétaire général exécutif et à certains membres de la famille de Pierre Mamboundou, pour faire de ce parti « une épicerie familiale ». Il a conclu que l’UPG est une personne morale ; il est prêt à laisser le siège et demander aux militants de se mettre derrière lui.
Le parti fondé par le défunt Pierre Mamboundou n’est pas à ses premiers troubles. Des mésententes l’avaient déjà scindé en deux tendances : celle de Jean de Dieu Moukagni Iwangou et celle de Mboumba Nziengui. Le premier cité est aujourd’hui membre du Front uni de l’opposition. La querelle actuelle pourrait aboutir à une nouvelle division ou au moins à d’autres expulsions.
Le congrès organisé par les supporters de Bruno Ben Moubamba n’avait pas bien été perçu par Mboumba Nziengui et son clan. Pour eux, ce congrès était un putsch en vue de le destituer de la tête du parti.