Libreville (Gabon) - De violentes manifestations ont éclaté dimanche à Libreville, quelques heures seulement après l’annonce du décès de l’opposant André Mba Obame.
Des voitures ont été caillassées puis incendiées et l'ambassade du Bénin au Gabon a été mise en feu par des partisans du défunt et ex-ministre de l'Intérieur du président Ali Bongo.
La police et la gendarmerie nationale sont intervenues pour limiter les dégâts. Depuis dimanche soir, la capitale gabonaise est sous haute surveillance militaire.
L'ambassade du Bénin a été prise pour cible par les manifestants qui accuseraient le directeur de cabinet du président gabonais, Ali Bongo Ondimba d'origine béninoise d'être le responsable de la mort d'André Mba Obame.
Des rumeurs couraient à Libreville que Maixent Accrombessi aurait empoissonné M. Mba Obame lors de la campagne électorale de l'élection présidentielle anticipée de 2009.
André Mba Obame 59 ans, ancien M. Securitate d'Omar Bongo Ondimba est passé à l'opposition et est devenu le pire ennemi politique d'Ali Bongo Bongo, fils de son ancien mentor. Il était arrivé en troisième position lors du scrutin présidentiel de 2009, selon les résultats officiels de la Cour constitutionnelle.
Le scrutin avait été contesté par M. Mba Obame qui ensuite s'était proclamé vainqueur.
Deux ans après l'élection, l'ancien ministre de l'Intérieur, s'était autoproclamé président de la République et avait formé un gouvernement parallèle. Un acte que le gouvernement avait qualifié de haute trahison et dissous son parti l'Union nationale (UN). Un parti qui a été d'ailleurs réhabilité par le pouvoir en février dernier.
Figure de proue de l'opposition gabonaise, André Mba Obame était très malade depuis 2011, sa dernière apparition publique fût à Rome où il avait assisté sur chaise roulante à la canonisation du pape Jean Paul II.
Il est décédé dimanche à Yaoundé, la capitale camerounaise où il a été amené quelque jours plutôt par ses proches pour y subir des soins.