13 pays africains et l’Etat fédéral du Brésil se sont réunis du 8 au 9 avril, à Dakar au Sénégal, pour échanger leurs expériences en matière de protection sociale, afin que la croissance économique puisse bénéficier aux pauvres et pour que les Etats résistent mieux aux chocs et aux crises, indique un communiqué de presse du PNUD dont l’AGP a reçu copie.
"Nous avons la responsabilité morale d’élaborer des politiques et des instruments efficaces dans la lutte contre la pauvreté, la réduction des vulnérabilités et le développement de la résilience des personnes face aux futurs chocs," a déclaré Mme Ruby Sandhu-Rojon, directrice adjointe du Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à l’ouverture dudit séminaire international sur la protection sociale en Afrique.
Pour l’ancien ministre du développement social du Brésil, Marcia Lopes, cette rencontre a permis d’échanger et d’apprendre les concepts de protection sociale en Afrique et au Brésil, afin d’améliorer la mise en œuvre de politiques publiques inclusives au profit d’un développement social, économique, et environnemental durable”.
Si ces projets sont mis en place, il contribuerait à améliorer la vie de 370 millions d’autres personnes vivant actuellement en dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollars (environ 625FCFA) par jour, souligne le communiqué.
Le même communiqué rapporte que malgré la croissance économique accélérée de la dernière décennie dans le monde, le processus de croissance n’a pas bénéficié aux plus pauvres, et les inégalités persistent en Afrique. Ajoutant que la couverture sociale demeure très faible, soit 44 millions de personnes, ont accès à une protection sociale, notamment via des initiatives ciblées dans les domaines de la santé, de la nutrition ou des transferts d’argent en espèces.
Mme Sandhu-Rojon a indiqué que ce séminaire organisé en partenariat avec l’Union africaine, les Gouvernements du Brésil et du Sénégal, l’Institut Lula et le PNUD, y compris le Centre mondial RIO+ pour le développement durable, entre dans le cadre de la coopération Sud-sud.
Le docteur Mustapha Sidiki Kaloko, commissaire aux affaires sociales à la Commission de l’Union africaine, a reconnu que des pays africains accomplissent des progrès dans le domaine de la protection sociale.
Au Gabon par exemple, le gouvernement fournit des efforts pour mettre en place des tissus de protection sociale. C’est le cas de la Caisse nationale de garantie sociale (CNAMGS) pour l’assurance maladie obligatoire et le Fonds national d’aide social (FNAS) pour la création des activités génératrices des revenues.
Par ailleurs, les séminaristes ont mentionné que des faiblesses structurelles, telles qu’une couverture, une coordination, des capacités de mise en œuvre et un ciblage insuffisants et des difficultés à dépasser la phase pilote font partie des obstacles persistants. La faiblesse des financements nationaux pour assurer la viabilité des mesures de protection sociale représente également un défi.
Les recommandations du séminaire seront présentées à la réunion interministérielle de l’Union africaine sur le développement social, le travail et l’emploi à Addis-Abeba, en Éthiopie, au courant du mois d’avril.