Pour les six prochains mois, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-loyaliste) dirigera la plateforme politique de l’opposition lancée en juillet 2014.
Désigné président du Front de l’opposition pour l’alternance, le 8 avril dernier, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou semble faire l’unanimité au sein de cette plateforme politique lancée en juillet 2014, qui veut en finir avec le pouvoir en place. Fortement apprécié pour la qualité de ses analyses, et respecté pour sa maîtrise des procédures juridiques, comme en témoignent ses initiatives sur l’état civil d’Ali Bongo et l’épineuse affaire de la manifestation du 20 décembre 2014, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-loyaliste) est considéré par beaucoup comme «l’homme de la situation». Ayant toujours milité au sein de l’opposition, aux côtés de Pierre Mamboundou, il est exempt des accusations portées contre plusieurs de ses acolytes, anciens responsables sous Omar Bongo Ondimba. Un profil qui a, sans nul doute, pesé dans le choix de sa personne. Son prédécesseur, Zacharie Myboto, s’est d’ailleurs montré plutôt confiant.
Pour accompagner Moukagni-Iwangou qui a annoncé «une accélération de la cadence» dans l’activité du Front, se trouvent en bonnes places Philibert Adzembé et Jean Ntoutoume Ngoua, respectivement 1er et 2e vice-président. Des personnalités qui devraient permettre, ainsi que souhaité par l’opposition, de parvenir à l’objectif principal du Front, bien que la composition du bureau, notamment l’absence d’autres signataires considérés comme les plus influents de la plateforme, suscite des questions. En effet, alors que René Ndemezo’o Obiang apparaît dans le bureau en tant que porte-parole, appuyé par Guillou Bitsutsu Gielessen, Jean Ping n’a pas été choisi pour intégrer ledit bureau. L’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA) ne serait-il pas assez bien pour le bureau que préside Jean de Dieu Moukagni-Iwangou ? Interrogé sur le sujet, le nouveau président du Front a expliqué que Jean Ping appartient à une autre entité du Front. «Le Front est une plateforme de 24 signataires. Il serait donc difficile de retrouver tous ses leaders dans un même bureau», a-t-il fait remarquer, ajoutant : «Jean Ping, comme l’ancien président Zacharie Myboto et d’autres signataires, est membre de la commission stratégique, qui est chargée d’un nombre de questions en rapport avec le combat que nous menons pour l’alternance politique au Gabon.»