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Front social : Médecins à l’horizon
Publié le vendredi 10 avril 2015   |  Gabon Review


La
© Autre presse par DR
La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS)


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Les médecins généralistes et spécialistes du public et du privé se sont réunis le 8 avril 2015 en vue de créer un syndicat pour leur corporation.

Défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres, défendre la place du médecin dans le système de santé national, contribuer et encourager toutes les formes de mesures visant à améliorer la santé de la population, tels sont les objectifs de la prochaine plate-forme, dont la mise en place a nécessité le 8 avril dernier la tenue d’une assemblée générale à huis clos au Centre hospitalier universitaire de Libreville.

Très convaincu que la «léthargie complice» ne les sert pas et qu’il importe de se mettre ensemble pour «défendre leur confrérie», ces hommes et femmes en blouse blanche, bien que moins nombreux ce 8 avril 2015 par rapport à ce à quoi l’on pouvait s’attendre, ont répondu favorablement à l’invitation du bureau provisoire ayant convoqué cette assemblée générale dans le quotidien «L’union» quelques heures avant ladite rencontre.

En effet, la carrière du médecin gabonais serait moins enviable par rapport à celle d’un fonctionnaire de la douane ou des régies financières, malgré les sept années d’études minimums requises pour le grade de docteur généraliste et la vingtaine pour certains professeurs. À cet écart de traitement salarial, ils ajoutent le peu de considération qui leur est réservée, disent certains d’entre eux, par les managers de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Selon un médecin approché avant l’assemblée générale sus citée, le tableau est pour le moins noir pour sa corporation : absence de poste budgétaire depuis 2010 pour les nouveaux médecins ; non-immatriculation de plusieurs jeunes médecins à la CNAMGS ; traitement en défaveur par rapport à leurs collègues Marocains en poste à l’institut de cancérologie d’Angondjé à qui il est octroyé des véhicules de service, des logements avec prise en charge des frais SEEG, alors que ceux-ci n’ont toujours pas été les plus brillants dans les universités où ils ont étudié ensemble et se sont connus ; chômage pour leurs collègues Gabonais qui prestaient dans les hôpitaux aujourd’hui fermés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et, last but not least, le fait que «dans toutes les structures sanitaires actuellement en construction, le matériel médical n’est jamais de 1er choix».

Outre cette litanie de complaintes, les médecins dénoncent la nature du partenariat qui lierait la CNAMGS à certaines cliniques privées du Maroc, de la Tunisie et de la Turquie concernant les évacuations sanitaires. «Plutôt que de les nouer avec les centres hospitaliers universitaires, la CNAMGS l’a fait avec des cliniques privées pour des questions de facturation et autres arguments financiers. Résultat : on enregistre de nombreux morts dans ces évacuations», a déploré la source avant de s’indigner contre le fait que «le professeur agrégé Nguema Mvé a été évacué au Maroc et est décédé. Deux autres médecins annoncés pour une évacuation en Turquie et au Maroc ont refusé d’y être évacués. L’un a souhaité qu’on lui donne le montant des frais du Maroc pour aller se faire soigner en France après avoir ajouté lui-même la différence des frais de traitement. Un autre est allé se faire soigner à ses frais personnels. Ce qui n’est pas normal !».

Cette assemblée générale constitutive marque une étape importante dans le processus de maturation d’un organe pour défendre les intérêts de ce corps. Un bureau provisoire a été mis en place, en attendant de sensibiliser un maximum de médecins pour donner davantage de poids à la structure syndicale en puissance.

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