Après deux mois de grève générale illimitée, les agents publics, retraités civils et militaires se rétractent progressivement. Certains suspendent de manière isolée le mouvement alors que d’autres le poursuivent.
Après 60 jours de grève, le mouvement engagé par la Dynamique unitaire semble s’enliser. De jour en jour, le nombre de grévistes diminue. Malgré les assemblées générales, la détermination des uns et des autres semble ne plus être la même. Les parkings des administrations retrouvent progressivement le taux de remplissage et l’ambiance habituelle. Bien que nombreux parmi eux font juste acte de présence, les fonctionnaires sont à leurs postes de travail.
L’exemple le plus frappant de l’enlisement voire de l’effritement du mouvement est administré par les lycées et collèges de Libreville et des communes voisines où l’on peut constater une certaine fréquentation depuis quelques jours. Bien que certains enseignants trainent encore les pieds, d’autres évoquent la peur de connaître une suspension totale de leur salaire cette fin du mois, tel qu’envisagé par le gouvernement pour les contraindre à reprendre le chemin des salles de classe.
«Il est vrai que le combat que nous avons décidé de mener pour l’obtention du nouveau système de rémunération c’est pour le bien de tous et pour garantir l’avenir des générations futures, mais là, après ce que j’ai connu cette fin du mois avec la mise sur bon de caisse, j’ai choisi de me pointer chaque matin pour émarger même si je ne travaille pas», confie une enseignante. «Nous réaffirmons notre engagement à poursuivre la grève illimitée jusqu’à l’obtention des salaires promis par le chef de l’État. Les coupures de salaire ne nous font pas peur. La mise sur bon de caisse, bien qu’illégale ne nous fait pas peur. Nous poursuivons notre mouvement». Un message d’encouragement récemment délivré par le président du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec), Jean Rémy Yama qui cependant n’aurait pas totalement remobilisé ses troupes.
