Pierre-Alain Mounguengui boucle, ce mardi 7 avril 2015, sa première année d’exercice à la tête de la Fédération gabonaise de football. Avant son départ pour le Caire, où il va assistera à la désignation du pays hôte de la Can-2017, Il a été amené à revenir sur les actions menées par son bureau tout au long de l’année. L’homme juge son bilan satisfaisant, tout en se projetant avec sérénité vers l’avenir.
Gabonreview : Demain mercredi, les 13 membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football désigneront le pays qui abritera la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football. Le Gabon, l’Algérie et le Ghana sont les derniers candidats en lice. Quelles sont les chances de notre pays ?
Pierre-Alain Mounguengui : Si le Gabon a décidé de se porter candidat à l’organisation de cette Can, c’est tout simplement parce que nous avons évalué nos chances et les faiblesses de nos deux adversaires. En 2012, la Can fut une réussite totale. Les échos après cette édition indiquaient qu’elle fut la plus belle jamais organisée. Au niveau organisationnel, tout était au point. Même après l’élimination des Panthères en quart de finale, le public ne s’est nullement découragé. Il y avait toujours de la ferveur au niveau des stades et des villes abritant la Coupe d’Afrique des nations. Les acquis de 2012 constituent donc notre plus grand atout. Mieux, nous avons un président de la République qui est un véritable passionné de football. Son implication constitue à elle seule 30 % des chances d’attribution de la Can à notre pays. C’est donc à nous de défendre le dossier Gabon devant les 13 membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football.
Le Gabon a tout de même un handicap : celui de n’avoir jamais achevé les travaux du stade Omnisports pourtant prévu pour abriter la Can-2012.
Sans éluder votre question, permettez-moi de vous dire que deux grandes sociétés chinoises construiront les stades d’Oyem et de Port-Gentil. Les assurances données aux autorités gabonaises par les Chinois nous rassurent que les deux stades seront prêts dans les délais voulus comme ce fut le cas pour le stade de l’Amitié.
Vous avez pris vos fonctions à la tête de la Fegafoot le 7 avril 2014. Un an plus tard, quel bilan pouvez-vous dressez. Êtes-vous satisfait ?
Bien sur que nous sommes satisfaits ! Souvenez-vous que pendant la campagne électorale nous avons promis de tout faire pour autonomiser nos ligues, de mettre un accent particulier sur la formation des formateurs, sur le football féminin, sur le football des jeunes, sur les infrastructures… Un an plus tard, nous avons avancé dans le sens de la concrétisation de nos promesses de campagne visant à professionnaliser le football gabonais.
Avant d’entrer dans les détails de vos réalisations, il est bon de vous rappeler qu’au début de votre mandat, donc à votre passif, les cadets et juniors gabonais ont raté leur qualification pour la Can, contrairement à votre prédécesseur qui avait fait qualifier ces petites catégories aux différentes compétitions d’âge. Bien plus, et plus tard, l’équipe féminine a déclaré forfait face au Nigeria, avant que les Panthères ne sortent prématurément de la Can-2015 en Guinée Equatoriale…
Parlons tout d’abord de notre équipe fanion. Lors des éliminatoires de cette Can, quel Gabonais n’était pas satisfait de la première place occupée par notre équipe devant le Burkina, vice-champion d’Afrique de l’époque. Mieux, notre équipe a terminée invaincue durant toute la phase éliminatoire. Malheureusement le Gabon n’a pas traversé la phase de groupe. Nous assumons cet échec. En définitive, qui reprochera aux Panthères d’avoir terminé en tête de son groupe éliminatoire ? Qui reprochera aux plus hautes autorités de notre pays d’avoir dégagé les moyens financiers pour que notre pays aille le plus loin possible lors de cette compétition ? Qui fera le reproche au staff technique national d’avoir convoqué et aligné les meilleurs joueurs gabonais lors de la Can-2015 ? Nous avons certes été éliminés, mais je reste convaincu que cette équipe du Gabon a un fort potentiel et que nous irons loin. Pour preuve, lors des récents matches amicaux, le Gabon, pour la première fois, a battu une équipe coachée par Alain Giresse, le Mali, battu 4-3 par le Gabon. Véritablement nous avons foi en cette équipe.
Au sujet de l’élimination de nos petites catégories, sachez là aussi que nous n’avons pas à rougir de ces éliminations. Avant les éliminatoires, nous avons fait passer l’IRM à plus de 60 jeunes. A l’issue de ce test, nous avons éliminé 40. L’opération a été répétée jusqu’à ce que nous trouvions de vrais jeunes qui ont participé aux éliminatoires. Et c’est seulement au dernier tour, face au Ghana et au Nigeria, deux ogres du football africains, que nous avons été éliminés avec une équipe véritablement jeune. S’agissant du forfait des filles, je me suis déjà expliqué à ce sujet dans divers journaux.
Pour revenir au bilan de votre première année, où en êtes-vous avec l’autonomisation des ligues ?
A notre prise de fonction, nous avons compris la nécessité de rendre nos ligues provinciales autonomes. Dans un premier temps, nous leur avons donné une feuille de route. Ensuite nous avons doté chaque ligue d’un siège, de matériel informatique et d’une enveloppe de 10 millions pour le fonctionnement, tout en leur ouvrant un compte pour leurs transactions financières. A eux ensuite de trouver d’autres sources de financement pour mener à bien leurs activités. Et dans un avenir proche, nous doterons chaque ligue d’un moyen de locomotion.
Qu’en est-il des infrastructures ?
Nous avons, malgré tout, repris les travaux du projet Goal à Bikélé. Nous restons donc confiants qu’à l’issue de notre mandat, nous vous livrerons Bikélé. Concernant le siège fédéral, sis à 0wendo, nous allons bientôt entamer les travaux d’extension, avec la construction de nouveaux bureaux et d’une grande salle de réunion d’une capacité de 60 places.
Le football des jeunes…
Apres les éliminations de nos équipes de jeunes, nous n’avons pas baissé les bras. Bien au contraire ! Nous avons, sur fonds propre de la fédération, engagé nos équipes de jeunes dans différentes compétitions en Afrique et en Europe. Ainsi, nos jeunes U17 ont participé et remporté au Congo Brazzaville la Djiri Cup, qui a regroupé des équipes de la sous-région. Et j’ai le plaisir de vous informer qu’aujourd’hui mardi, notre équipe des moins de 17 ans, s’envole pour la France en vue de prendre part à un tournoi. Dans un avenir proche, nous envisageons d’organiser un tournoi annuel des écoles de football associé aux clubs de D1 disposant de jeunes pensionnaires de moins de 15 ans.
Qu’avez-vous entrepris pour dynamiser le football féminin ?
Il y a quelques mois, nous avons organisé, à Libreville, les journées de réflexion sur le football féminin, qui allait jeter les bases du renouveau de ce football. A l’issue des débats, il avait été décidé d’organiser un championnat national. J’ai donc le plaisir de vous annoncer qu’à partir du 10 de ce mois, Tchibanga abritera le premier championnat national sous l’ère Mounguengui, qui regroupera les sélections des 9 provinces de notre pays. Ce championnat sera supervisé parle staff technique de notre sélection et la direction technique nationale. Et à l’issue de ce tournoi, nous tirerons les meilleures qui constitueront l’équipe nationale du Gabon. Au-delà de cette épreuve, des instructions ont été données aux ligues pour développer en province le football féminin.
Pour conclure, qu’avez-vous à dire sur le volet formation ?
Sans formation il n’y a pas de performance. C’est donc l’une des priorités de notre mandat qui vise à professionnaliser notre football. Avec l’aide de la Fifa et de la Caf nous avons obtenu des financements pour assurer, depuis quelques mois, une série de formations destinée aux entraineurs, aux administratifs, aux médecins… Le but est de donner un contenu efficace aux personnes en activité, capables de transmettre les connaissances pour le développement de tous les métiers qui tournent autour du football. Et pour conclure, je vous dirais que notre bilan durant la première année est satisfaisant.