Après trois jours de suspension, la fourniture Internet par Gabon Telecom est revenue à la normale le 6 avril. Si aucun communiqué officiel n’a été publié sur l’origine de cette situation chaotique, l’on évoque des actes de sabotage qui seraient orchestrés par des agents grévistes de l’opérateur.
Les 72 dernières heures ont résolument été noires pour l’économie gabonaise, avec la suspension de la fourniture des services Internet par l’opérateur Gabon Telecom. Cybercafés fermés, transferts d’argent paralysés, impossibilité d’acheter des unités d’électricité ou de renouveler son abonnement Canalsat… autant de désagréments pour l’usager durant cette période, en plus l’inaccessibilité aux différents sites et services en ligne. Si aucun communiqué officiel n’a présenté des excuses ou livré les causes de cette suspension inopinée, du côté de Gabon Telecom on évoque un sabotage. «Nous avons été victime d’un sabotage. Un câble sous-marin à fibres optiques a été saboté et nous procédons à sa réparation à plusieurs endroits», a confié à Gabonactu.com un technicien en opération de dépannage sur le front de mer, à Libreville. «On ne sait pas qui a fait ça», s’est-il contenté de dire.
Bien évidemment, les soupçons pointent sur les employés de Gabon Telecom, en grève depuis près de trois mois. En mars dernier en effet, lors de leur dernier mouvement de revendication, les employés de la société s’en étaient pris au réseau de l’opérateur, paralysant son service Internet pendant deux jours. Puis, un «sabotage» sur le câble sous-marin de fibre optique avait coupé le pays du reste du monde pendant plusieurs heures. «Nous sommes des légalistes, nous ne procédons pas ainsi», a balayé du revers de la main, en réaction à ces accusations, un membre du Syndicat national des télécommunications (Synatel). D’autant plus que lors du précédent mouvement, l’atteinte au service de communication de Gabon Telecom par son personnel en colère avait d’ailleurs provoqué une réaction de la justice gabonaise qui avait publié une note de mise en garde contre toute nouvelle entrave aux services, menaçant les grévistes de poursuites judiciaires.
Pour rappel, Synatel revendique le paiement d’une prime relative à la mutualisation, l’harmonisation de la grille salariale et la cession de 5% du capital de l’entreprise au personnel. En attendant de faire la lumière sur les supposés actes sabotages, il serait peut-être temps que Gabon Telecom songe à sécuriser ses installations. Car la rupture du service constitue un véritable contrecoup pour l’économie gabonaise, déjà au plus mal de sa forme. Par ailleurs les usagers exigent des comptes de leur fournisseur, en dépit d’un retour à la normale ce 6 avril.