Pour la mise en œuvre de son programme de réhabilitation, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) entend rechercher des financements auprès de la Société financière internationale (SFI), entité du groupe banque mondiale.
En discussion avec la Société financière internationale (SFI) depuis plusieurs mois, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) entend mener à bien son programme de réhabilitation engagé depuis quelques années. Pour ce faire, Guillaume Verschaeve a confié à L’Union magazine (n°5), au mois de mars dernier, que l’entreprise a sollicité un prêt pour le financement de ses investissements sur cinq ans, et qui sont évalués à 205 milliards de francs. D’après le directeur général de Setrag, il s’agit notamment de «la réhabilitation des infrastructures en vue de doubler la capacité de transport du Transgabonais». Setrag envisage donc de passer à 16 trains par jour au lieu des huit programmés aujourd’hui. Reste à la SFI de juger de la rentabilité d’un tel prêt, qui a récemment nécessité le lancement d’un audit et d’une analyse sur la capacité du demandeur à lever cette dette. Conséquence : «La SFI pourrait envisager de financer 50% de ce programme d’investissements sous réserve de la mise en œuvre, avec l’aide de l’Etat, d’un plan de redressement», a indiqué Guillaume Verschaeve, confiant.
Si Setrag a annoncé que le dossier complet de demande de financement sera présenté au mois de mai prochain au comité de crédit de la SFI, entité du groupe banque mondiale (BM), il ressort déjà que celui-ci devrait comporter des chiffres et des évaluations pour le moins élevés, compte tenu du travail à faire. D’après Guillaume Verschaeve, il s’agit d’un vaste programme d’investissement allant de 2015 à 2022, qui concerne la restauration de la capacité de transport et la sécurisation du trafic, pour près de 168 milliards de francs, «répartis entre les infrastructures (ouvrages d’art, hydrauliques et en terre, plateformes et passages à niveau) pour 57 milliards de francs ; la superstructure (ballast, traverse et rails) pour 102 milliards de francs, la gestion et la sécurisation des trains pour 8,5 milliards de francs».
Face au défi, il est donc plus que nécessaire que l’Etat, premier partenaire de la Setrag, s’implique davantage, bien que les contraintes liées à l’obtention du prêt soient, dans un premier temps, d’ordre structurel, en rapport avec la mise en œuvre d’un plan de réforme de l’entreprise qui doit retrouver sa viabilité financière. Les bailleurs de fonds exigent également «une révision de la convention de concession qui existe entre l’Etat et Setrag», ainsi que la finalisation de documents environnementaux et sociétaux. Il incombe à l’Etat de financer les travaux d’infrastructures, ainsi que l’atteste un protocole d’accord signé entre les deux parties en janvier 2015.