Ali Bongo a effectué, le 4 avril dernier, une descente à Batanga, à 3,5 km environ d’Omboué, en vue de s’enquérir de l’avancement des travaux du «chantier du siècle». Les Chinois de la CRBC construisent, sur une zone lagunaire, 93 km de route devant relier Port-Gentil à Omboué.
Survolés en hélicoptère, les départements de Bendjé et d’Etimboué, dans l’Ogooué-Maritime, ressemblent à un vaste champ de brocolis parsemé de clairières dans lesquelles on peut parfois apercevoir des éléphants. Mais depuis le lancement, en juillet 2014, du «chantier du siècle» par le président de la République, ce spectacle pour touristes aériens comporte désormais une nouveauté : des ponts de plusieurs kilomètres enjambant les lagunes et cours d’eau de la localité. La construction de la route Port-Gentil-Omboué s’ancre résolument dans le réel.
Huit mois de travail ont donc suffit à la CBRC pour créer une voie de service qui lui permettant, déjà, de relier Omboué à Port-Gentil en 4 heures, certes dans des conditions encore difficiles. Ce sillon de latérite ponctué de ponts métalliques provisoires, construits à travers la mangrove, prépare la construction des 93,7 km de route en béton bitumeux entre les deux localités précitées. Le président de la République a effectué, le 4 avril dernier, une descente à Batanga, non loin d’Omboué, en vue de s’enquérir de l’avancement des travaux.
Ali Bongo qu’accompagnait une délégation de ministres et hauts cadres concernés, a donc visité les travaux de terrassement, l’usine de fabrication de pieux géants qui devront servir à la construction des ponts définitifs. Il a traversé un pont métallique provisoire de plusieurs centaines de mètres sur lequel des explications techniques lui ont été livrées à la faveur d’un arrêt au milieu la structure. Il a ensuite été conduit sur une zone de passage de pipelines en vue d’être rassuré de leur protection dans le contexte de ce chantier routier dans la zone.
L’infrastructure en construction est une route de 12 m de largeur s’étant sur 93,7 km. Elle comportera trois ponts : le plus long sur l’Ogooué (4707 m), un autre de 4577 m sur la lagune Nkomi et le dernier, dit pont de Booué, qui sera long de 450 m. Réalisés par la China Road & Bridge Corporation (CRBC), les travaux devraient durer 60 mois et sont financés avec l’appui de la China Exim Bank pour 342 milliards de francs CFA (95%) et de 17 milliards par l’Etat gabonais (5%).
«Ce n’est pas une simple route. C’est une route qui va changer le Gabon. Le pays ne sera plus le même après. Le fait de relier la capitale économique au reste du pays amènera un grand bouleversement sur le plan économique, mais aussi dans les secteurs agricole et touristique. Les populations qui pourront, par exemple, bénéficier du projet Graine, seront bien desservies et ne se sentiront plus exclues du vaste programme du Gabon émergent», a souligné Ali Bongo.
Pour la seule phase de préparation, consistant essentiellement au terrassement et donc à la conduite des engins, la CRBC déploie sous la futaie près 500 travailleurs (362 Chinois et 100 Gabonais). Un besoin en main d’œuvre, notamment locale, qui devrait passer à 2000 lorsque que le chantier aura atteint sa vitesse de croisière. Pour l’heure, 13,40 % des travaux ont été réalisés.