L’opinion internationale s’interroge sur la suite des événements après la tuerie orchestrée par les shebabs somaliens contre le campus de l’Université de Garissa au Kenya ayant occasionné 147 morts jeudi dernier.
Au lendemain des attaques terroristes du 7 janvier dernier à Paris contre les locaux du Journal Charlie Hebdo, les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier s’étaient donnés rendez-vous à Paris afin de protester et marquer leur solidarité face à la menace terroriste. Plus récemment, en Tunisie, certains chefs d’Etat s’étaient rencontrés dans les mêmes circonstances pour les mêmes causes après l’attaque contre le Musée Bardo qui avait fait 21 morts. Mais cette fois-ci, l’opinion s’interroge sur la suite des événements après la tuerie orchestrée par les shebabs somaliens contre le campus de l’Université de Garissa au Kenya ayant occasionné 147 morts jeudi dernier.
A travers les réseaux sociaux (Facebook et twitter notamment), le désarroi et l’indignation de plusieurs internautes sont perceptibles, depuis l’annonce par les chaines de média du monde de l’attaque lancée le 2 avril dernier contre des étudiants du campus de Garissa (Kenya). « Lorsqu’il s’agit des choses qui ne nous regardent pas, nous sommes toujours prêts à aller soutenir les autres » ou « les Africains, toujours à se mêler des choses par suivisme et non par conviction » pouvait-on lire dans certains posts. Certains sont allés plus loin fustigeant la présence des chefs d’Etats lors de la marche contre le terrorisme à Paris en se demandant si « la vie de 12 européens vaut celle des 147 africains ».
Pourtant, Yayi Boni du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo, Macky Sall du Sénégal, Ali Bongo du Gabon, Ibrahim Boubacar Keita du Mali et Mahamadou Issoufou avaient, au lendemain de l’annonce de cet acte, manifesté leur indignation face à cette horreur et curieusement, sont restés silencieux quant à un soutien au peuple kenyan. Lors des célébrations du Vendredi saint, le 3 avril, le souverain pontife a adressé une prière particulière au nom de « nos frères persécutés, décapités et crucifiés en raison de leur foi sous nos yeux et avec notre silence complice ». Certains ont vu dans cette prière une volonté d’interpeller les responsables politiques du continent africain qui ont pris part à la marche du 11 janvier dernier.
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a pour sa part contacté son homologue kényan, Uhuru Kenyatta, pour lui réaffirmer son soutien face au « fléau du terrorisme ». Le président américain, qui doit se rendre au Kenya en juillet prochain, a par ailleurs salué « l’extraordinaire ténacité du peuple kényan ».