Le contentieux électoral consécutif aux élections locales du 14 décembre 2013 a atteint son épilogue le samedi 8 février dernier avec l’annonce, par la Cour constitutionnelle, de l’annulation du scrutin dans les localités d’Owendo, Lébamba, Mimongo et Tsamba-Magotsi.
Après plusieurs semaines d’enquêtes et d’auditions, la Cour constitutionnelle a enfin vidé le contentieux né de l’élection devant permettre le renouvellement des conseils départementaux et municipaux. Au total, le greffe de cette institution avait enregistré quarante dossiers dénonçant des irrégularités et réclamant l’annulation ou non, selon les cas, des résultats. Trente-six de ces dossiers ont trouvé une solution parce qu’il y a simplement eu des désistements, une non-maîtrise de la procédure de rédaction d’un recours et donc non-respect de l’article 72 relative à l’élaboration d’une requête, ou encore une insuffisance d’éléments versés dans le dossier. Seuls quatre ont donné lieu à des reprises du vote dans certaines localités du pays.
Globalement, ces dossiers dénonçaient de nombreux faits contraires à l’esprit démocratique et à la transparence qui devraient caractériser une élection de cette envergure. L’on a ainsi fustigé des détentions des cartes de certains électeurs par des hiérarques influents du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), des actes hostiles à la présence des représentants de tel ou tel autre camp dans les bureaux de vote, le transport des électeurs, les achats de conscience, les pratiques mystiques et fétichistes, ainsi que les actes d’intimidation des électeurs.
Le vote doit donc être repris dans les localités d’Owendo, Lébamba, Mimongo et Tsamba-Magotsi. Pour ce qui est de Tsamba-Magotsi, par exemple, le président de l’Union pour la nouvelle République (UPNR), Me Louis Gaston Mayila, a démontré que les résultats ne pouvaient pas être validés dans cette localité pour le simple fait que des colistiers sur la liste du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) étaient encore affiliés à d’autres partis politiques. Les cas de Jean Louis Mabendi (à l’époque Secrétaire national à l’éducation à l’UPNR), et de Yakounda Mougoula (Militant UPG) ont été pris en exemple.
Au-delà, certains administratifs n’ont pas tenu leur rôle dans les bureaux de vote en les confondant simplement, tout comme des électeurs dont les noms n’étaient pas sur les listes ont pu voter dans certains bureaux.
Il reste maintenant à fixer la nouvelle date du scrutin dans ces circonscriptions en mettant tous les garde-fous pour que les irrégularités dénoncées ne se reproduisent plus. Une opération qui viendrait parachever cette élection qui a permis à Rose Christian Ossouka d’être la première femme à diriger la mairie de Libreville.