Depuis quelques années, l’affaire est connue : ce n’est plus le grand amour au sein de la famille Bongo Ondimba. Depuis la mort du patriarche, la maison brûlerait, rapporte-t-on. Et pour cause : une vielle querelle d’héritage qui tarde à être vidée, même si pour la branche congolaise Sassou Nguesso a réglé les choses en partie.
Cinq ans après le décès d’Omar Bongo Ondimba, ce n’est plus un secret pour personne, tout ne roule pas comme il faut chez les frères et sœurs de la grande et richissime fratrie. Ceux dont on prétendait les rapports désormais au beau fixe lors des obsèques du père, sont devenus comme chiens et chats, tant le rapport entre les uns et les autres a sitôt viré à la petite guerre, installant au sein de cette famille jadis unie, un climat pour le moins curieux où chacun use de ses muscles et de stratégies diverses pour s’attirer le plus grand nombre de soutien de la part du reste des parents.
Pourtant, il y a encore quelques années, la peinture n’était pas si sombre et hideuse. Pour preuve, dès l’annonce du décès du regretté président de la République, fils, filles, cousins germains et parents de toutes sortes s’étaient jetés les uns dans les bras des autres dans un élan de fraternité et… d’amour. Comme c’était beau ! Une image si belle et si encourageante que de nombreux Gabonais avaient aussitôt assimilé la famille Bongo Ondimba à la famille Ewing du feuilleton télévisé à succès Dallas des années 1978 à 1990. Touchant.
Mais soudain, patatras ! Depuis quelques temps, c’est le désamour au sein de cette faille. Frères et sœurs sont au bord de l’empoignade (si ce n’est déjà fait). Au cœur du litige : un partage d’héritage qui tarde à s’effectuer. Une vielle querelle en somme. Et la principale personne visée dans cette curieuse affaire familiale reste Pascaline Mferri Bongo. L’ainée de la fratrie qui, dit-on, trainerait volontairement le pas quant au partage du fameux butin. Toute chose qui aurait le don de courroucer au plus haut point ses frères et sœurs dont Ali Bongo.
Portion congolaise
Pascaline Mferi, la fille préférée, que l’on dit en voyage aux Etats-Unis depuis plusieurs mois, ferait donc languir ses frères et sœur. Elle qui serait la seule à connaitre l’étendue et la valeur des biens laissés par Omar Bongo, en sa qualité d’exécutrice testamentaire légale.
Pourtant, pour ce qui est de la portion congolaise de la fratrie Bongo, Queenie Yacine et Denis Omar Junior, deux demi-frères Congolais du président Ali Bongo, se sont vus rétrocéder par Denis Sassou Nguesso, durant le dernier trimestre de l’année 2011, l’héritage de leur mère, Edith-Lucie Bongo, dernière épouse d’Omar Bongo, décédée le 14 mars 2009. Le legs concernait, de source bien informée, des actions dans quelques sociétés civiles immobilières (SCI), notamment la SCI de la Baume dans le 8e arrondissement parisien et la SCI Emeraude dans le 16e, dans lesquelles ces enfants détiennent respectivement 40% et 30% des participations. La première SCI possède un immeuble dont la valeur est estimée à 17 millions d’euros, et la deuxième un immeuble estimé à 14 millions d’euros ainsi qu’une villa à Nice, estimée à 5,4 millions d’euros. Les deux SCI possèdent d’autres biens relevant de la succession d’Omar Bongo. Le testament Edith-Lucie Bongo désignait quatre héritiers pour ses biens en France : son père Denis Sassou Nguesso, sa mère Claire Dirat et ses deux enfants. Omar Denis Junior Bongo Ondimba avait 13 ans à la mort de sa mère et Yacine Queenie Bongo Ondimba, 16 ans.
Mais, du côté gabonais et pour ce qui est du legs de seul feu Omar Bongo, il est fort à parier que ceux qui font des réclamations sur leur hypothétique part du gâteau devront encore attendre un bon moment avant de voir Pascaline Bongo, toujours entre deux avions ces derniers temps (Paris, Genève et Los Angeles), reposer ses valises au Gabon pour un éventuel partage de l’héritage. D’ailleurs, selon des sources digne de foi, la sœur de l’actuel Président Gabonais, a récemment prétexté de la poursuite d’un inventaire qui devrait déterminer, à terme, la part de chacun sur la fortune et les biens légués par l’illustre disparu. Comme quoi, rien n’est joué.