À l’opposé de la méthode, Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République, qui avait initié, il y a près de deux ans, un contrôle inopiné des instruments de pesage dans les différents marchés de Libreville, le directeur général des douanes et des droits indirects, Michel Ondinga Ngouengue a opté pour l’information avant l’action.
Dans un communiqué daté du 5 février dernier, le Directeur général des Douanes et droits indirects, Michel Ondinga Ngouengue, porte à la connaissance des commerçants de Libreville, d’Owendo et d’Akanda que, conformément aux dispositions du décret 085/MEN.MF du 12 avril 1961 portant réglementation du contrôle des instruments de mesure en République gabonaise, une campagne de vérification et poinçonnage des instruments de pesage pour l’année en cours débutera le mercredi 12 février 2014.
Menée selon la méthode retenue par le directeur général des douanes et des droits indirects, cette opération a pour objectif de réglementer les activités de pesage dans les surfaces commerciales pour permettre aux clients, de ne payer que le prix du poids réel de la marchandise offerte. Elle est cependant controversée par certains citoyens interrogés sur la question qui estiment qu’«on ne prépare pas le voleur à son arrestation, on doit le surprendre pour réduire ses chances de se sauver».
«Est-ce que ces commerçants véreux nous informent ou, nous préviennent quand ils truquent les balances afin de grappiller le maximum d’argent sur nos dos lors du pesage des aliments ? Pendant que l’on parle de la cherté de la vie et que l’État intervient en bloquant les prix des produits de première nécessité, eux, ils trouvent le moyen de tricher avec des instruments réglés à leur convenance», a fustigé Blandine, jeune fonctionnaire rencontré aux Charbonnages, un quartier du 1er arrondissement de la commune de Libreville. En effet, lors d’une transaction commerciale, la quantité délivrée doit être au moins égale à la quantité annoncée, ce qui signifie, pour les produits en vrac vendus au poids, que la quantité pesée sur plusieurs balances doit correspondre à la quantité affichée par ces machines.
La tromperie du consommateur sur les poids et mesures est punie en République gabonais. «Seront punis d’un emprisonnement de six mois à deux ans, et d’une amende de 24 milles à trois millions de F CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, ceux qui sans motif légitime, seront trouvés détenteurs dans leurs magasins, boutiques, entrepôts, maisons servant au commerce, ateliers ou lieux de fabrication, soit des poids ou mesures faux ou autres appareils inexacts servant au pesage ou au mesurage des marchandises», précise l’article 321 du Code pénal.