Libreville – Pour une bonne partie de l’opinion gabonaise, la sortie médiatique de Jean Ping, ancien vice premier ministre du régime Omar Bongo Ondimba, le 1er février 2014, apparait comme un stratagème à multiples fins politiques dont celle de revenir sur la scène publique gabonaise, faire entendre ses besoins actuels et ainsi affirmer son refus de se faire discret et vivre le plus tranquillement possible sa retraite des affaires publiques (avec 60% de son traitement de vice premier ministre).
Et certains gabonais de déplorer que les exemples de Clément Divoungui Di Ndinge, ancien vice président de la république, riziculteur devenu et plus récemment d’Antoine de Padou Mboumbou Miyakou, ancien vice premier ministre, notable de sa province devenu, n’auront pas inspiré Jean Ping que l’on classerait pourtant du même acabit politique.
De sorte que l’option de l’ancien vice premier ministre d’Omar Bongo Ondimba de donner un point de presse lors du séminaire des souverainistes par lequel il déblatère ne plus rien à voir avec les autorités en place au Gabon apparait aux yeux de certains, comme de plus scénique, tant l’homme est en plus resté de plus vague.
On peut ainsi observer qu’il ne s’est pas clairement rangé dans les rangs des regroupements des partis politiques de l’opposition connus que sont l’UFA, l’UFC, la CPDRO et les autres. Bien au contraire, il est évoqué un courant dits des ‘’souverainistes’’ dont on ne connait pas des liens politiques avérés avec les formations de l’opposition suscitées. C‘est dire que Jean Ping à cet égard entretien délibérément une démarcation de opposition radicale et de l’opposition légaliste ; bref un flou artistique, voire théâtrale.
En plus, il dit avoir créé un bureau de consulting qui ne travaillerait pas avec le Gabon. C’est sur quoi certains entrevoient un appel du pied pour que l’Etat gabonais passe des ‘’marchés’’ ou paye des ‘’consultations’’ à son bureau de consulting.
Et ceux là d’observer que cela s’apparente à du ‘’forcing’’ voir du chantage quant on sait que le bureau de consulting de Jean Ping opérerait dans le domaine des relations politiques internationales et d’intermédiations politiques et que le Gabon ne connait ni conflit international, ni conflit interne pour solliciter les services de ce bureau de consulting.
Un autre argument de cette frange de l’opinion gabonaise est que ce bureau de Jean Ping concurrencerait des institutions internationales de règlements des conflits que le Gabon a dû d’ailleurs solliciter pour son conflit avec la Guinée Equatoriale sur l’ile Mbanié. Outre qu’à priori le bureau de consulting de Jean Ping, un gabonais, ne serait pas du tout neutre et impartial pour régler les conflits où le Gabon est partie car il saurait être juge et partie.
Et que pour d’éventuelles intermédiations politiques interne au Gabon, il existe également des institutions étatiques que ce bureau viendrait concurrencer, à l’instar du médiateur de la république, du conseil national de la démocratie et même du clergé.
Mais encore, les plus critiques de cette nouvelle posture de Jean Ping, y voient une manœuvre visant à affirmer et construire une sorte de ‘’neutralité’’ dans la scène publique gabonaise et partant celle de son bureau de consulting, en se démarquant autant du pouvoir que de l’opposition tel que regroupé actuellement.
Les contradicteurs de Jean Ping parlent même d’une montée des enchères dans cette mise en scène lorsqu’il se met à entretenir le mystère sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2016, en évitant de dire si oui ou non il se lancera à cette élection, préférant retourner des questions aux journalistes.
Pour d’autres observateurs encore, quant on analyse les griefs prétextés contre l’Etat gabonais par Jean Ping, s’agissant de sa candidature pour sa réélection à la présidence de la commission de l’union africaine, on réalise combien l’homme est entré dans une posture scénique, car lui le diplomate ne peut ignorer que bon nombre d’Etats africains ont collé au passif de son mandat, le conflit ivoirien et le printemps arabes qui sont survenus sous son magistère.
Puis que la candidate sud africaine était donc l’alternative, une alternative forte de la mise dans la balance du poids économique de l’Afrique du sud, le seul pays émergent d’Afrique, dans l’idéal de locomotive de toute la communauté africaine.
Ce faux procès de Jean Ping contre l’Etat gabonais apparait donc de plus scénique et intéressé pour son bureau de consulting et ses fils qui ne seraient pas soutenus par les autorités gabonaises.