En prélude au lancement, le 8 avril prochain, de la troisième phase de sensibilisation sur le VIH/Sida et les grossesses précoces, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) a publié les résultats de sa deuxième semaine de sensibilisation alors que plusieurs jeunes appellent à l’implication réelle des parents.
Face à la progression du taux de séroprévalence au Gabon, notamment chez les jeunes de 15 à 24 ans, et le peu de connaissance de ces derniers sur la question du VIH/Sida, l’implication des parents est de plus en plus sollicitée. Interpellée sur le sujet tout au long de la deuxième semaine de la campagne de sensibilisation dénommée «Safety first» qu’elle a lancée le 11 mars dernier, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) entend réfléchir sur la question. Aussi, a-t-elle publié récemment quelques résultats, en prélude à la tournée des 8, 9 et 12 avril prochain, comptant pour la troisième phase de sa campagne de sensibilisation. Selon la FSBO, ces résultats confirment, à quelque chose près, le constat de la première semaine au terme de laquelle près de 3 000 jeunes avaient été sensibilisés.
Au terme de la deuxième caravane et du deuxième «Safety first camp» au Lycée national Léon Mba, au total 6 169 personnes ont été sensibilisées par les bénévoles et 18 366 préservatifs estampillés «You & Me, by FSBO» ont été distribués avec dépliants. Sur les connaissances et pratiques, trois points majeurs ressortent. «Beaucoup de jeunes confirment ne pas toujours utiliser un préservatif lors des rapports sexuels et beaucoup d’entre eux ignorent comment l’utiliser, ne sachant bien des fois même pas en ouvrir l’emballage», constate la FSBO. Pis : l’on note la persistance d’une rumeur chez les jeunes selon laquelle des préservatifs infectés seraient en vente sur territoire national. «Faux !», rétorque la FSBO, arguant que «les préservatifs que l’on vend à la pharmacie ou chez les commerçants ne sont pas infectés par le virus du Sida, qui meurt automatiquement lorsqu’il est exposé à l’air libre». Et de rappeler que «les seules voies de transmission sont le sang, le sexe et de la mère à l’enfant pendant la grossesse, lors de l’accouchement ou pendant l’allaitement».
Alors que près de la moitié des jeunes interrogés dit n’avoir jamais fait de test de dépistage, plusieurs d’entre eux se félicitent de cette initiative qui, selon eux, devrait permettre à leurs congénères de prendre conscience du danger. D’autres estiment qu’au regard de la lente prise de conscience et de la recrudescence du taux de séroprévalence au Gabon, il est urgent d’interpeller la sensibilité des parents et des principales cibles. «Je pense qu’il faudra changer le contenu des messages, en optant pour des messages plus violents, plus choquants. Car, beaucoup pensent encore que c’est un jeu. Il faut briser les tabous», explique un jeune, avant de suggérer qu’une sensibilisation soit initiée au profit exclusif des parents «afin qu’ils puissent transmettre le message à la maison». «C’est très important que les parents s’impliquent dans ce genre de campagne de sensibilisation», tranche un autre.