Les travailleurs réunis au sein de ce mouvement syndical ont tenu une assemblée générale le 30 mars au rond point de la démocratie à Libreville afin de dénoncer les manoeuvres peu orthodoxes de l’Exécutif visant à affaiblir la grève. Un fait inédit, la mise en place d’un numéro vert pour tous ceux qui voudraient soutenir la lutte des travailleurs gabonais.
Comme toutes les assemblées générales précédentes, les travailleurs ont été nombreux à cette rencontre. Sans doute pour réaffirmer leur désir de poursuivre le mouvement, mais surtout de voir ce mouvement porter des fruits. C’était l’occasion pour les grévistes de faire le point sur la situation des travailleurs qui ont été mis sur bon de caisse. Jean Remy Yama, modérateur de la DU a rappelé que " la loi dit que quand on ne travaille pas, on supprime le salaire de base, et certains autres aspects, mais on garde le loyer, les allocations familiales et certains accessoires".
Face à cela, le modérateur a tout simplement interpellé le président de la République afin qu’il veille au bon respect de la loi. Car, dénonce le modérateur, " ce que l’Exécutif fait en ce moment est une violation des dispositions légales. Est-ce que ce qui plaît au Gouvernement c’est juste le paraître ou l’éducation de nos enfants qui intéresse le Gouvernement? La solution c’est de régler les problèmes au lieu de faire la loi du plus fort" a poursuivi le modérateur de la DU. Aujourd’hui, il est demandé aux fonctionnaires grévistes de reprendre les cours pour ce qui est des enseignants au moins pendant deux semaines en vue de rentrer en possession de leurs bons de caisse. L’assemblée générale s’est inquiétée de cette mesure qui ne peut qu’exposer les apprenants à une éducation mal faite, mais aussi durcir le ton du mouvement.
Car, au sortir de ce rassemblement, les travailleurs ont en effet décidé de poursuivre le mouvement. Et afin de faire face à cette mesure, il a été mis en place un numéro vert qui consistera à recevoir des soutiens tout azimut aussi bien matériels, morales que financiers. Les fonds récoltés serviront à venir en aide aux grévistes en difficultés sur le plan socio-économique. C’est dire dès lors que le bras de fer entre la Dynamique unitaire et le Gouvernement a commencé.