Considéré, à tort ou à raison, comme une des principales personnalités du régime en place, le président de l’Assemblée nationale a récemment réitéré son soutien au président de la République, non sans ouvrir la porte à différentes interprétations sur le sens et la portée de sa démarche.
Pour ceux des militants qui espéraient voir Guy Nzouba-Ndama décider de se porter candidat à la présidence de République en 2016, l’affaire est bien plus difficile qu’elle n’y paraît. Soutien indéfectible du régime depuis Omar Bongo, le président de l’Assemblée nationale semble droit dans ses bottes, au point de ne pas percevoir que son poulain, Ali Bongo, est loin de faire l’unanimité au sein de son propre parti politique, et encore moins dans le pays. Alors que certaines velléités lui sont attribuées depuis quelques temps, l’élu de la Lolo-Wagna s’est récemment exprimé sur sa fidélité au président de la République, affirmant au passage ne pas être «un personnage tapis dans l’ombre, entretenant le flou, orchestrant des manœuvres pernicieuses susceptibles de précariser l’audience et l’action du chef de l’Etat».
Aussi, lance-t-il, comme pour en finir avec ce débat: «Ceux qui veulent me voir candidat en 2016, me verront une fois de plus derrière Ali Bongo Ondimba pour le soutenir dans la conquête d’un second mandat, s’il est candidat.» Pour cause, explique-t-il : «J’ai cru en l’homme et aux idées dont il était porteur, non pas parce que j’avais la garanti d’un poste à l’issue du scrutin, mais parce que dans la déclinaison de ses ambitions pour le Gabon, j’avais lu une volonté fortement perceptible de changement.» Si le choix du temps de la déclaration de Guy Nzouba-Ndama est aussi assumé que son interprétation est libre, comment ne pas penser qu’il doute désormais du succès de son poulain ? D’autant qu’il ajoute que le «changement (promis par Ali Bongo) rimait de prime abord avec la consolidation de l’unité nationale et la conduite de notre pays vers des voies garantissant la prospérité, pour un partage équitable de la richesse nationale». Qu’est-ce qui aurait changé entre temps ? Plus de cinq ans après, quelles promesses ont été tenues ? Lesquelles ont été oubliées en chemin ? Pourquoi cette condition ? La candidature d’Ali Bongo ne relèverait-elle plus de l’évidence ?
Le président de l’Assemblée nationale n’a pas raté l’occasion de lancer une nouvelle pique à l’endroit des jeunes loups du pouvoir en place, qu’il nomme «les nouveaux venus», et dont l’objectif principal semble être de détrôner les anciens collaborateurs d’Omar Bongo Ondimba, jugés «trop vieux». Pour Guy Nzouba-Ndama qui se présente comme «un vieil émergent», «il faut que les nouveaux venus dans cette aventure que nous voulons tous plein de succès aient la modestie de reconnaître le mérite des compatriotes qui ont œuvré pour baliser des chemins, avant qu’ils soient bénéficiaires de situations ou de postes de responsabilité enviables au niveau de l’Etat». D’autant que, ajoute-t-il, un brin dépité «la gêne est de réaliser qu’aux yeux d’une certaine opinion parmi les nouveaux, la situation qui me concerne soit perçue comme une sorte d’imposture». Or, pour l’élu de la Lolo-Wagna, qui tente de se défendre, «jamais dans (leurs) discussions personnelles (avec Ali Bongo), (il n’avait) négocié un poste». Qui pourrait attester du contraire ?