Une confrontation opposant les anciens employés de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) aux forces de l’ordre, s’est produite lundi 3 janvier à Libreville devant le siège de l’organisme. La violence employée par les forces de police dépêchées sur les lieux pour déguerpir ces agents qui réclament le paiement intégral de leurs indemnités de licenciement, rappelle une fois de plus la violation des droits de l’Homme dans le cadre de manifestations pacifiques.« Nous ne voulons que le paiement intégral de nos droits. Rien de plus. Le directeur général de la CNSS sait que notre manifestation est légale, car en tant que pères et mères de familles, il est impossible de vivre convenablement avec la rétention de nos droits. Mais nous sommes surpris que les forces de police qui devraient veiller sur nous soient les premières à nous molester. Nous ne nous arrêterons pas ici devant le siège de la CNSS. Nous sommes décidés à passer de vie à trépas si aucune solution n’est trouvée », a déclaré une ancienne employée de la CNSS.
Depuis de nombreux mois, ces ex-employés manifestent leur mécontentement. Ils ont observé un sit-in durant des mois près des bureaux de l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, sans obtenir satisfaction. Puis, ils se sont déplacés devant le ministère des Finances sis au Boulevard Triomphal, où ils ont été chassés par les policiers à coups de matraque.
Comment expliquer le mutisme des autorités étatiques face à cette situation qui n’a que trop duré?
Lundi 3 janvier, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Suite à la violence employée par les policiers, certains anciens agents de la CNSS ont été blessés tandis que d’autres sont allés jusqu’à se dévêtir pour exprimer leur ras-le-bol.
« Quand les forces de l’ordre nous ont sommé de quitter les lieux, nous avons tenté de leur expliquer notre situation, mais en vain. Ils n’y sont pas allés de main morte. Ils nous ont clairement dit qu’on leur avait intimé l’ordre de nous tuer s’il le fallait, car ils devaient absolument nous faire déguerpir », témoigne un licencié.
« Dans quel pays vivons nous ? Comment un Gabonais qui a travaillé toute sa vie peut-il se faire licencier sans toucher le revenu qui lui est dû? Le chef de l’Etat a si bien dit que la pauvreté n’est pas une fatalité. Mais face à ce genre de situation, il faut lui rappeler que la pauvreté rend malheureux et peut tuer », a martelé un autre ex-salarié.
Au regard de la gravité de la situation, la médiation du chef de l’Etat est réclamée par les manifestants pour espérer enfin entrer en possession de leur dû.