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Présidentielle 2016 : leader, pas d’embauche chez les Souverainistes
Publié le mercredi 5 fevrier 2014   |  Gabon Review


Francis
© Gabon Review par DR
Francis Aubame, Souverainiste, ministre de la Justice, Garde des Sceaux du gouvernement alternatif d’André Mba Obame


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Ministre de la justice, Garde des Sceaux, au sein du gouvernement dit du PNUD d’André Mba Obame et membre de l’Union nationale, parti politique de l’opposition prohibé, le diplomate de carrière, Francis Aubame, 57 ans, explique dans cet entretien pourquoi «Les Souverainistes» ne cherchent pas de leader pour 2016.

Qui sont donc les Souverainistes ?

Nous sommes un courant à l’intérieur de l’Union nationale et un mouvement au-delà de l’Union nationale, puisque nous avons en partage cette idée que le pouvoir vient d’en bas avec nos amis de l’Union des patriotes Gabonais loyaliste et beaucoup d’autres personnes de la société civile. Le mouvement des souverainistes est un mouvement transversal et il va vers une plateforme qui se cristallise autour d’un certain nombre d’idées. Notamment sur ce que doivent être nos institutions, ce que doivent être les élections transparentes, crédibles et fiables au Gabon. Voilà de manière grosso modo ce que sont les Souverainistes. Au-delà des personnes qui pourraient l’incarner, c’est d’abord les idées. Les hommes passent, mais les institutions de la Nation demeurent, donc il faut d’abord asseoir un certain nombre d’idées.

«Les Souverainistes ne sont pas à la recherche d’un leader. Nous acceptons les Gabonais sans exclusive qui veulent apporter leur contribution dans notre marche vers l’alternance», avez-vous déclaré récemment. Plus simplement, que cela signifie-t-il ?

Je pense que la déclaration en elle-même est simple. Nous ne sommes pas à la recherche d’un leader, c’est un regroupement de différents mouvements qui ont créé l’événement du séminaire-atelier qui s’est déroulé le week-end dernier. L’idée ici n’est pas de chercher un leader mais, par contre de poser un certain nombre de principes autour desquels les Gabonais et les Gabonaises pourraient se retrouver. C’est d’abord ça, qui est le plus important.

Cela a été dit pour clarifier les choses, car certains ont pensé que monsieur Jean Ping venait prendre le leadership des Souverainistes, leadership de ses différents mouvements, je dis non. Monsieur Jean Ping est un Gabonais, qui était au PDG, un Gabonais qui a pris ses distances avec le PDG du fait de ses fonctions à l’Union africaine, et qui est venu au milieu des Souverainistes faire sa première sortie au Gabon depuis qu’il a quitté la présidence de l’Union africaine. Nous l’avons invité pour l’expertise qu’il a sur les questions des droits de l’homme au niveau de l’Union africaine. Il a saisi cette occasion à la faveur d’une question pour nous donner sa position en ce qui concerne la situation de notre pays et son positionnement politique. Il a été très clair et nous nous en réjouissons et nous acceptons cela, comme nous avons accepté la rupture, avec le régime, d’autres avant lui. Il n’est pas dit que les gens ont signé un contrat à vie avec le PDG. Monsieur Ping à son rythme a trouvé qu’aujourd’hui trop c’était trop. Il prend position par rapport au danger qui est en train de brûler le pays. Ce n’est pas une affaire de leadership. Et je crois que Ping a été clair, il met son expérience au service du changement. Ping veut travailler avec les gens qui sont pour le changement. Il a trouvé un terrain favorable pour l’exprimer. Je peux vous assurer qu’après le président Jean Ping, beaucoup d’autres, les vrais patriotes au-delà de l’engagement partisan, ceux qui pensent Gabon, ceux qui pensent au pays quitteront le PDG parce que le pays va mal. Et ils savent qu’à l’intérieur du PDG, le débat n’est pas possible et nous disons que beaucoup de personnes quitteront ce parti pour renforcer l’opposition au régime géré par Ali Bongo et ses amis.

Je rappelle que nous appartenons à l’Union nationale. Le leader de l’UPG Loyaliste qui est avec nous c’est David Mbadinga, le professeur Kombila qui est intervenu au milieu de nous, est le leader du Rassemblement national des bucherons, donc il n’y a pas de recherche d’un leader.

Doit-on tout de même penser, en arrière-plan et au-delà des actes fédérateurs initiés par les Souverainistes, que ce courant a déjà trouvé son leader ou candidat pour 2016 ?

Nous n’avons pas à dire que nous avons ou pas trouvé un candidat pour 2016. Nous posons des principes. Nous sommes de l’UN, parti au sein duquel nous avons quelqu’un qui a gagné l’élection de 2009. Monsieur André Mba Obame a incontestablement gagné l’élection présidentielle anticipée de 2009. Les gens supputent sur sa disponibilité pour 2016. La question n’est pas encore à l’ordre du jour. Nous travaillons d’abord sur le principe, au-delà des personnes. Comme cette phrase d’Obama que beaucoup aiment répéter : «il est mieux pour un pays d’avoir des institutions fortes plutôt que des hommes forts», c’est vraiment ce que nous sommes en train de faire. On s’entend d’abord sur l’essentiel avant d’aller chercher qui est le leader. Mais il ne faut pas oublier que quelqu’un a été élu en 2009. On ne peut pas passer par perte et profil comme si cette personne-là n’existait plus.

Le président Jean Ping lors de son intervention le week-end dernier à votre atelier a demandé : «où se trouve l’opposition dont vous parlez, qu’elle est sa structure, sa politique et qui sont ses hommes ?». Cette phrase laisse croire qu’il n’existe pas d’opposition au Gabon. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que vous devriez plutôt adresser cette question à Jean Ping, puisque c’est lui qui est l’auteur de cette phrase. Mais je dois dire qu’il existe une opposition avec ses forces et ses nombreuses faiblesses. Et nous les Souverainistes nous travaillons à corriger ces faiblesses-là. Et je pense que l’un des problèmes c’est celui des egos des individus. Beaucoup de leaders de l’opposition ont été des personnalités importantes sous l’ancien régime et on n’a pas suffisamment réfléchi, de notre point de vue, sur les principes qui doivent organiser notre État, nos institutions. C’était l’un des objectifs du séminaire. Le travail est très avancé, nous avons des idées précises sur un grand nombre de points, mais il faut fédérer autour de ces points-là plutôt, avant de fédérer au tour des hommes.

Que pensent les Souverainistes de l’idée d’une candidature unique de l’opposition, souhaitée par une bonne frange de la population gabonaise ?

Pour la candidature unique de l’opposition il ne faut pas en faire une religion. C’est une bonne chose, mais je pense qu’en 2009, il n’y avait pas de candidat unique, pourtant c’est bien André Mba Obame qui a gagné face au PDG. N’eut été le coup d’État militaro-électoral perpétré par Ali Bongo Ondimba et le PDG, je crois que Mba Obame devait être au Bord de mer. Est-ce qu’il y avait une candidature unique ? Il ne faut donc pas en faire une religion. Sauf à penser que la candidature unique pourrait faire que la diversion que le pouvoir veut amener en créant des pseudos candidats qui viendraient reconnaître sa victoire ou qui distrairaient quelques voix, de manière illégale, au vrai gagnant soit contrée, oui peut-être, mais il ne faut pas faire une fixation sur la candidature unique. C’est une bonne chose si on peut la faire, mais si on ne peut pas, il faut renforcer le camp de celui qui est capable de renverser le pouvoir dans les urnes.

Avec la création du courant des Souverainistes dans l’Union nationale, est-ce qu’on ne s’achemine pas vers une mitose de ce parti ou à la création en son sein de deux bords ou regroupements politiques contradictoires ? Où sont passé Paulette Missambo, Jean Eyéghé Ndong, Zacharie Myboto, Casimir Oyé Mba, tous membres de l’UN ?

Je crois que c’est une mauvaise lecture. Ils ne sont simplement pas Souverainistes. Ils ne sont pas membres de ce courant. Vous savez la plupart des grands partis ont des courants. Ce n’est pas nouveau. Il ne faut pas croire qu’on invente la roue. Nous n’inventons rien du tout et c’est salutaire pour les débats démocratiques au sein du parti. Ce serait quand même malheureux de quitter le PDG à la pensée unique pour venir perpétuer cette pensée unique au sein de l’Union nationale. L’UN est un parti où le débat doit avoir lieu parce que, voyez-vous, la façon même dont nous avons créé l’Union nationale, c’est trois (3) partis politiques et cinq (5) groupes politiques, avec des sensibilités différentes. Les gens se sont retrouvés et il y a encore de nouvelles sensibilités qui se sont fédérés au-delà des 3 partis politiques et 5 groupes politiques initiaux, parce que les gens partagent un certain nombre d’idées, une manière de voir le fonctionnement du parti. C’est normal. Des tendances existent depuis dans l’UN, mais nous, nous avons pris la responsabilité d’officialiser notre courant.

Nos amis sont partis aux élections locales de décembre dernier et ils ont estimé qu’ils devaient le faire. Nous avons estimé, nous, que c’était renforcer le pouvoir d’Ali Bongo et que le PDG n’a pas changé et qu’il n’y aura pas de biométrie. Le débat entre nos frères du parti et nous est normal. Il n’y a pas d’animosité. Bien au contraire, on se retrouvera certainement pour discuter entre membres de l’Union nationale, mais nos positions en tant que Souverainistes, nous n’avons pas à les mettre sur le boisseau sous prétexte de l’unité. Il faut qu’on apprenne à faire la politique autrement, loin de la pensée unique.

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