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«Qui a gagné l’élection présidentielle anticipée de 2009 ?»
Publié le mardi 4 fevrier 2014   |  Gabon Review


Jean
© Gabon Review par DR
Jean Ping et Ali Bongo Ondimba


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C’est par cette interrogation qui en dit long que Jean Ping a conclu son speech samedi lors d’un séminaire politique Libreville. Et d’ajouter : «vous avez encore des doutes ?»

Le résultat officiel de l’élection présidentielle anticipée du mois d’août 2009 vient encore une fois d’être remis en question. Cette fois, ce n’est pas par André Mba Obame et ses partisans. Cette fois, il ne s’agit pas non plus d’un ancien candidat à cette consultation électorale. Les observateurs, historiens, journalistes, présents au Forum organisé par le courant des «Souverainistes» de la clandestine Union nationale, ainsi que l’opinion nationale et internationale, retiendront qu’il s’agit de l’ancien Président de la Commission de l’Union Africaine (UA).

On n’a pas oublié que Jean Ping, en accord avec les autorités gabonaises, avait fait appel au Pr Albert Tévoédjrè, alors Médiateur de la République du Bénin et Président de l’Association des Médiateurs de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) pour diriger la mission des observateurs de l’Union Africaine aux élections présidentielles du 30 août 2009 et qu’au cours d’une conférence de presse organisée par la Commission d’accueil et d’encadrement des observateurs internationaux, organe mis en place par le ministère gabonais de l’Intérieur à l’occasion de cette présidentielle, ceux-ci avaient littéralement été empêchés de livrer à la presse nationale l’ensemble de leurs observations. Ce couac avait d’ailleurs provoqué un léger froid entre ceux qui allaient devenir les nouveaux dirigeants du Gabon et Addis-Abeba. Que contenait donc le rapport des observateurs de l’Union Africaine sur l’élection présidentielle gabonaise ?

Résultat non conforme à la réalité ?

En faisant mine de s’interroger publiquement sur le résultat annoncé le 3 septembre 2009 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Jean-François Ndongou, et proclamé le 10 octobre 2009 par Marie-Madeleine Mborantsuo, président de la Cour Constitutionnelle (de manière ininterrompue depuis 1991), Jean Ping confirme, comme d’autres avant lui l’ont fait à travers conférences, séminaires et colloques ou au cours d’émissions télévisées ou de documentaires, que ce résultat n’était pas conforme à la réalité.

En même temps qu’il interpelle les consciences de ce pays. Comment faire pour que les prochaines élections organisées au Gabon le soient dans un cadre transparent et réellement démocratique ? Et qu’elles soient reconnues comme démocratiques par la communauté internationale. Il est quand même curieux que le Gabon ne soit jamais cité comme un pays démocratique. Alors que des pays comme le Sénégal, le Niger, le Mali et d’autres sont cités comme pays ayant organisé des élections démocratiques, le résultat des élections au Gabon est toujours mis en doute. Pas une seule élection depuis 1990 n’a été citée en exemple. Il faut vraiment que ça change !

Ça doit changer

Il va falloir quand même que cela change un jour. Le Gabon ne saurait se tenir indéfiniment à l’écart du mouvement démocratique, en dehors de la pratique démocratique. Il ne faudrait plus qu’au Gabon, on sache avant le scrutin qui va l’emporter. Il va vraiment falloir s’investir dans un processus démocratique irréversible. S’investir dans l’organisation de scrutins démocratiques, c’est préserver la paix et la cohésion sociale à long terme dans le pays.

L’incertitude dans le résultat d’une élection va mener le Gabon vers une plus grande prise de conscience des enjeux du développement du pays. Trop souvent, les institutions chargées d’organiser l’élection présidentielle ont donné l’impression qu’en lieu et place d’une légitime ambition de voir le Gabon mieux gouverné, elles privilégiaient le lucre, la cupidité, l’avidité, la voracité, les gains sans rapport avec les enjeux. Pour paraphraser François Hollande, «la bonne organisation d’une élection amène, dans le sentiment patriotique, cette part d’affection, d’attachement qu’on voue à son pays». A trente mois de l’élection présidentielle, il est temps de se préparer à organiser un scrutin sincère et équitable.

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