Lors d’une conférence de presse, le 3 février à Johannesburg, à la faveur de laquelle les 17 pages du testament de Nelson Mandela ont été épluchées, Dikgang Moseneke et George Bizos, exécuteurs testamentaires de la figure politique disparue, ont provisoirement estimé la fortune de l’ancien président sud-africain à 46 millions de rands, soit 3 millions d’euros. Il les lègue à sa famille, à l’African national congress (ANC) et à six écoles chères à son cœur.
Deux mois après sa mort, les hommes de loi de l’ancien chef d’Etat ont dressé un inventaire des biens matériels laissés par Nelson Mandela, évaluant provisoirement son patrimoine à 46 millions de rands, soit 4,1 millions de dollars ou 3 millions d’euros, au cours actuel du rand. Outre sa villa de Johannesburg et une modeste maison dans sa province natale du Cap oriental, l’ancien président sud-africain, décédé le 5 décembre à l’âge de 95 ans, laisse notamment les droits d’auteur de ses livres.
Le magistrat, Dikgang Moseneke, a indiqué qu’un inventaire avait été réalisé «reflétant une valeur provisoire de 46 millions de rands». Le testament stipule notamment des legs à d’anciennes écoles fréquentées par Nelson Mandela ainsi qu’à l’ANC, son parti. L’homme n’a pas oublié Zelda La Grange, son ancienne secrétaire particulière ainsi neuf anciens collaborateurs dont la dame de ménage et le chauffeur qui seront gratifiés de 50.000 rands (3.300 euros).
Ses trois propriétés ont été léguées à la fondation familiale «Nelson Rohlilala Mandela Family Trust», notamment la maison près de laquelle il est enterré à Qunu dans le sud de l’Afrique du Sud et celle de Johannesburg où il a été longuement soigné dans le quartier aisé de Houghton. «C’est mon souhait qu’elle serve aussi de lieu de rassemblement de la famille Mandela afin de maintenir son unité longtemps après ma mort», avait-il couché dans ses dernières volontés.
Nelson Mandela a inclus dans son testament les enfants de sa veuve Graça Machel, épousée alors qu’il avait 80 ans. «La lecture d’un testament pour les familles est toujours une occasion chargée d’émotions, car cela fait ressurgir tant de choses, mais cela s’est bien passé. Le testament a été lu, page après page. Cela a pris plus de temps que nous avions pensé. Des clarifications ont été demandées de temps à autre», a indiqué le juge Moseneke. «Pratiquement toute la famille Mandela et ses descendants étaient présents, ce qui nous a fait plaisir», a-t-il ajouté.
Dans ce testament rédigé en 2004, avant d’être amendé, Mandela avait pris soin d’écrire un petit mot d’explication pour la plupart de ses légataires, selon le juge.
Il y a plus d’un an, avant même le décès du héros de la lutte contre l’apartheid, une querelle familiale avait été rendue publique par la presse sud-africaine, autour de la gestion de deux fonds appartenant au prix Nobel de la paix et représentant 1,7 million de dollars au total (1,2 millions d’euros). Deux filles de Nelson Mandela, agissant au nom de la famille, avaient intenté une action en justice pour obtenir l’éviction de trois personnes, dont le célèbre avocat George Bizos, ami de longue de l’ex-président sud-africain, de la direction de ces fonds d’investissements. Elles s’étaient finalement ravisées.
Incarcéré pendant 27 ans dans les geôles du régime raciste d’apartheid, il faut noter que le père de la démocratie sud-africaine n’avait pas amassé une fortune colossale. Prix Nobel de la paix, il percevait cependant d’importants revenus de la publication de ses livres et de différents projets à son nom.