U cours d’un point-presse, vendredi 31 janvier dernier à Libreville, de jeunes promoteurs gabonais du secteur regroupés au sein d’une coalition dite des "acteurs civils républicains", tout en adhérant au message du président de la République, en rapport avec le nouveau pacte social, ont fustigé ce qu’ils ont qualifié de "braquage organisé" de tous les secteurs de notre économie par les non nationaux.
" Depuis 2012, le Gabon que nous pensions avoir entamé un tournant décisif dans la mise en œuvre d'une véritable politique de développement qui prenne en compte les préoccupations et les aspirations profondes des populations, ne rassure pas les opérateurs nationaux ", s'est indigné le porte-parole de la coalition, Emmanuel Marcos Nzué Meyé.
Et d'insister: " Jamais auparavant, les Gabonais ne s'étaient sentis aussi rejetés, incompris, méprisés et réduits à une si petite expression, frisant même la mendicité dans la revendication de leurs droits, la défense de leurs acquis et la préservation de leur dignité. " A titre d’exemple, le porte-parole a relevé que l'alimentation générale, la vente d'appareils électroménagers, le crédit mobilier, la boulangerie-pâtisserie, la cosmétique et la maroquinerie sont aux mains exclusives de ressortissants libanais. De même que les secteurs de la distribution des cartes de téléphonie mobile, de l'importation des équipements électroménagers, du commerces (occupation des boxes, étales, etc) dans les grands marchés de capitale sont détenus par les communautés maliennes et sénégalaises.
Si ces exemples lui ont permis de donner une idée générale de la marginalisation des nationaux dans les secteurs du commerce et des services, le porte-parole de la coalition des acteurs civils républicains ne s'est pas empêché de dénoncer la marginalisation des promoteurs gabonais dans les secteurs du BTP et de l'industrie. Lesquels, selon Emmanuel Marcos Nzué Meyé, sont en partie occupés des ressortissants ouest-africains, chinois et libanais qui bénéficieraient d'un coup de pouce de certains agents de l'administration.
Le coup de la vie au Gabon est l'autre sujet évoqué au cours de ce rassemblement. Occasion pour M. Nzué Meyé et son groupe de stigmatiser "la détérioration du niveau de vie de la population gabonaise qui, dans sa large majorité, peine à joindre les deux bouts" . " Cette situation renforce, en chacun de nous, le sentiment d'être ignoré dans le Plan stratégique Gabon émergent ", a déclaré le porte-parole. Au regard de ce constat, les jeunes entrepreneurs nationaux demandent aux gouvernants de rétablir l'ordre dans ce secteur d'activité clé pour notre économie.