LIBREVILLE - Comme le Ghana, le Sénégal ou le Cap-Vert, le Gabon s’inscrit dans le top 10 COFACE d’Afrique subsaharienne à un niveau B du « risque-pays », selon un communiqué de la presse présidentielle gabonaise parvenu à l’AGP, lundi.
Mesurant le niveau moyen de risque d’impayé à court terme, cette appréciation du leader mondial de l’assurance-crédit vient renforcer la crédibilité financière du pays exprimée en décembre 2013 par l’émission de nouvelles obligations souveraines pour un montant de 1,5 milliards de dollars.
Sur la base de données macroéconomiques, financières et politiques, prenant en compte l’expérience de paiement enregistrée sur les entreprises et l’appréhension de l’environnement des affaires, la COFACE place le Gabon dans le groupe des dix premières économies les moins risquées d’Afrique.
« Une nouvelle génération de pays se distingue par sa résistance aux chocs externes » commente Yves Zlotowski, économiste en chef de la Compagnie française d’assurance-crédit à l’exportation.
Le Gabon maintient en 2014 sa première place parmi les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), voisinant en performance des pays comme la Tanzanie, le Bénin, le Sénégal ou encore le Cap-Vert, dans le sillage du quatuor de tête d’Afrique subsaharienne, la Namibie, Maurice, l’Afrique du Sud et le Botswana.
Sur la carte du premier trimestre 2014 des évaluations de probabilité de défaut des entreprises, le Gabon est le seul de la sous-région à obtenir un niveau B pour le « risque-pays ». À l’échelle globale, le niveau B est également celui, entre autres, de l’Espagne, de l’Italie, de la Croatie ou du Kazakhstan.
Une croissance tirée par de nouveaux investissements, Coface souligne les points forts du Gabon : une « nette diminution du niveau d’endettement depuis 2008, les efforts de diversification de l’économie, les rangs de 4ème producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, de 2ème producteur de bois et la place convoitée de 1er producteur mondial de manganèse ». Mais aussi les points faibles, notamment la dépendance au pétrole, le coût élevé des facteurs de production, le taux de chômage des jeunes…
Dans la note de conjoncture publiée par COFACE, les experts confirment que « le dessein de la politique d’investissements est de diversifier l’économie qui dépend de manière excessive de l’industrie extractive et de moderniser les infrastructures du pays. (…) L’augmentation attendue du pouvoir d’achat des ménages découlant des revenus de la rente et de la hausse des salaires alimenteront le secteur des services. (…) Le Gabon a émis de nouvelles obligations souveraines –euro bond –en décembre 2013 pour un montant de 1,5 milliard de dollars.
Cette action permet de renforcer la crédibilité financière du pays et de souligner sa confiance en son attractivité. Mais elle permet aussi de financer des projets d’infrastructures dans le cadre du PGSE et de réduire le coût de son endettement (…).
En outre, la balance courante reste excédentaire. (…) Le secteur bancaire est correctement capitalisé, liquide et rentable, le taux de créance douteuse étant très faible ».
Sur la route vers l’émergence, la solidité des fondamentaux économiques ne fait pas tout. Ainsi, Ali Bongo Ondimba vient-il d’annoncer l’établissement d’un nouveau pacte social gabonais en dessinant les contours du viatique adressé au gouvernement à peine installé : pour éviter le « décrochage » des 30% de citoyens en difficultés, il a « déclaré la guerre à la pauvreté » et mis l’accent sur l’impératif de la formation. Une stratégie de réponse au réel « qui n’est pas une option », a précisé le président de la République, comme en écho aux analyses de l’assureur-crédit à propos des « disparités économiques et géographiques » et de la « pénurie de main d’œuvre qualifiée ».
En 2014, l’équipe ministérielle des « ambitions sociales » est en ordre de marche.